19.07.2013 Views

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

des soldats visitaient les maisons voisines, et faisaient sortir les quelques<br />

habitants, une vingtaine, restés chez eux ; ils les obligèrent à se ranger<br />

devant la maison Bouille et à tenir les mains levées. Auguste Fivet-<br />

Baudar, qui avait près de 60 ans et était atteint de surdité, ne comprit<br />

pas l'ordre ; il reçut une gifle tellement violente que le soir on en voyait<br />

encore la trace (1). Joseph Lebrun, dit « la petite semaine », un peu<br />

simple d'esprit, avait les bras en croix.<br />

La prudence (!) commandait aux Allemands d'envoyer des civils là<br />

où ils ne pouvaient aller eux-mêmes. Un officier désigna le même<br />

Auguste Fivet et François Gilles et leur dit : « Allez chercher nos soldats<br />

morts ! » Ils partirent, les malheureux, suivis à distance de quelques<br />

soldats; ils croyaient leur dernier moment venu. Un cadavre était étendu<br />

au coin de la maison Remy : ils le ramenèrent ; mais au second voyage,<br />

les Français tirèrent; Gilles fut blessé au bras droit (2).<br />

A 7 h. 1/2, les habitants, une trentaine, trouvés dans les caves<br />

de la place Saint-Roch subirent le même sort; c'est parmi eux que<br />

furent choisis les hommes destinés à remplacer Fivet et Gilles dans<br />

les pénibles fonctions qui leur avaient été imposées. On cite Grégoire<br />

Somme, François Lambert, Camille Lepage ; il y en eut d'autres<br />

encore (3).<br />

Vers 9 h. 1/2, arriva le groupe des familles ramassées tardivement<br />

Montagne de la Croix et rue du Faubourg Saint-Nicolas, qui n'avaient<br />

pu pénétrer dans la prison (4) ; bientôt suivirent des familles de la rue du<br />

Pont-en-Ile, de la place Saint-Nicolas, de la rue des Trois Escabelles,<br />

de la rue Grande (5), car, à partir de cette heure, les Allemands<br />

opéraient de plusieurs côtés à la fois. Et c'était un spectacle pénible à<br />

voir, le défilé par la rue du Pont-en-Ile, de toutes ces familles arrivant en<br />

Auguste Simon dont l'habitation était contiguë : nous lui conserverons son nom primitif. Nous avons dit que<br />

A. Simon s'était sauvé après le passage des premiers soldats et s'est fait prendre vers midi dans un jardin de<br />

la rue Leopold. — La maison Bouille était vide. Henri Bouille avait quitté Dinant avec sa famille. Son frère,<br />

Amand, célibataire, avait passé la nuit chez son voisin Lamberty ; il passa de là avec d'autres chez Vérenne où<br />

il fut pris dans l'aprèsr-midi. Quant à Ferdinand Lamberty, il ne fut pris que vers 5 heures du soir : son âge<br />

le fit renvoyer du mur Tschoffen.<br />

(1) Témoignage de François Gilles.<br />

(z) Un soldat compatissant lui pansa sa blessure tant bien que mal; et plus tard, un médecin lui refit le<br />

pansement. C'est à sa blessure que Gilles doit d'avoir été " épargné » au mur Tschoffen. Fivet, lui, y fut fusillé.<br />

(3) Les détails précis manquent : les malheureux ont péri à la fusillade du mur Tschoffen.<br />

(4) Page 141.<br />

(5) Il était environ 9 heures quand les Allemands ont enfoncé la porte de la pharmacie Ferage à la<br />

recherche de produits pharmaceutiques <strong>pour</strong> leur ambulance. — M. Ferage avait passé avec des voisins chez<br />

M me Marchai, rue EnfRhée ; les Allemands n'y vinrent pas. — Le sac de la rue Grande commença un peu<br />

après le pillage de la pharmacie Ferage.<br />

t43

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!