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documents pour servir a l'histoire

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Au récit de la captivité des prisonniers dinantais à Cassel, nous<br />

croyons intéressant d'ajouter l'annexe suivante.<br />

Le 20 novembre 1914, l'autorité militaire invita la direction du journal « "L'Ami<br />

de l'Ordre », de Namur, à insérer l'allocution que le général von Longchamps avait<br />

adressée aux premiers prisonniers dinantais revenus d'Allemagne. En voici le texte :<br />

Messieurs,<br />

Avant que vous ne rentriez dans votre pays, je tiens à vous adresser quelques mots sur îa conduite que vous<br />

aurez désormais à suivre.<br />

Vous avez été enlevés comme otages sous des conditions exceptionnelles, et, cela, à la suite d'un combat<br />

dans les rues de votre ville, combat auquel prit part la population civile. {Murmures l)<br />

Le gouverneur impérial n'examine pas s'il se trouve parmi vous de ces coupables ; il vous fait grâce et vous<br />

renvoie dans vos foyers.<br />

Mais je vous mets en garde contre toute infraction aux prescriptions du gouvernement impérial, contre tout<br />

agissement incorrect par parole écrite ou parlée, ou par voie de fait ; car cela aurait les plus fâcheuses consé.-.<br />

quences <strong>pour</strong> vous. Le certificat dont les prescriptions règlent votre conduite vous sera remis aussitôt,<br />

(Voir fig. 209.)<br />

Je souhaite que vous vous rétablissiez bien vite des fatigues et des souffrances que vous avez dû endurer et<br />

dont sont redevables votre gouvernement, qui voulait armer la population civile contre nous, et cette population<br />

elle-même.<br />

Les puissances qui sont en guerre avec nous, l'Angleterre, la France et la Russie, retiennent tous les civils<br />

allemands qu'ils peuvent atteindre, sauf les enfants au-dessous de 17 ans et les hommes âgés de plus de 45 ans.<br />

"Nous sommes donc forcés d'en faire autant comme justes représailles, maïs je prends sur moi de vous renvoyer<br />

tous, sans exception, et j'espère que cette marque de confiance sera reconnue par votre bonne conduite.<br />

Allez donc en paix, Messieurs. »<br />

M. Delvaux, directeur du journal, se refusa à publier ce discours et se borna<br />

à reproduire, dans l'épreuve du numéro du 2t novembre, en la faisant précéder<br />

d'une courte introduction, la liste des premiers prisonniers dinantais rapatriés.<br />

Lorsque l'épreuve fut soumise à la censure, l'autorité militaire se montra très<br />

contrariée du refus d'imprimer le discours; elle refusa, de son côté, d'autoriser la<br />

publication de la liste et insista en vue d'obtenir gain de cause. Comme M. Delvaux<br />

maintenait sa résolution, le censeur lui demanda s'il savait à quoi il s'exposait, et<br />

lui dit qu'il en serait référé au Gouverneur général, à Bruxelles, qui statuerait.<br />

L'incident resta sans suite.<br />

VI. — L'inhumation des victimes.<br />

Les Allemands ne tardèrent pas à s'inquiéter des nombreux<br />

cadavres qui gisaient partout, sans sépulture. Il n'était certes pas question<br />

de faire disparaître les traces de leurs crimes : ils n'en avaient nulle<br />

honte; mais il fallait éviter l'infection et la pestilence dont ils étaient<br />

exposés à souffrir, eux qui étaient maintenant presque seuls à peupler la<br />

ville.<br />

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