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documents pour servir a l'histoire

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t38<br />

Les Français ne tirèrent pas. On parvint ainsi derrière la prison. Les<br />

blessés furent l'objet de certains égards : la petite Altenhoven fut étendue<br />

sur un matelas; M. Waeyens put s'asseoir sur une chaise.<br />

Après quelques instants, les prisonniers furent ramenés sur la<br />

Place d'Armes; ils y occupèrent, au coin sud-est, un espace de forme<br />

triangulaire dont l'un des côtés s'étendait jusqu'à hauteur de la porte<br />

principale de la prison et l'autre côté jusqu'à la maison Piedfort<br />

(fig. 213, n° i5). A l'abri de ce rempart humain, les Allemands faisaient<br />

leurs mouvements de va-et-vient entre la rue du Faubourg Saint-Nicolas<br />

et la rue du Faubourg Saint-Paul ; mais comme ce rempart laissait au<br />

nord un intervalle découvert, on voyait les braves soldats s'engager en cet<br />

endroit un à un et en courant ! Ce n'était pas assez : M lle Alice Simon<br />

affirme qu'un soldat est venu s'agenouiller à côté d'elle, au premier<br />

rang, et faire le coup de feu, contre la rive gauche ; il tira assez de<br />

fois <strong>pour</strong> devoir recharger son arme !<br />

Nous laissons à penser quelle fut l'angoisse de ces pauvres gens que<br />

les Allemands laissèrent pendant une heure dans une aussi terrible situation<br />

; car les portes de la prison ne s'ouvrirent <strong>pour</strong> eux qu'à l'arrivée<br />

des habitants de la rue du Faubourg Saint-Paul.<br />

Vers 7 heures, un peloton de soldats avait débouché par le Trou du<br />

Loup (1) : c'est à lui qu'était dévolue la mission de «nettoyer» la partie<br />

de la ville située en amont de la prison. Mais, lui aussi, il allait se trouver<br />

devant une sérieuse difficulté (2) : au-delà de la carrosserie Defoy<br />

(fig. 2.13, n° 20), commencent les Rivages ; avant d'atteindre les quelques<br />

maisons qui précèdent l'Eglise Saint-Paul, c'est-à-dire sur un espace<br />

de 3oo mètres, la route est à découvert : il n'y a pas de maisons du<br />

côté de la Meuse, dont elle n'est séparée que par un étroit chemin de<br />

halage. Encore une fois, ce sont les civils que l'ennemi exposera au tir<br />

de son adversaire (3). Donnons la parole à M. Emile Dumont :<br />

N° 440. Depuis la maison de M. Marsigny (fig. 2i3, n° 17) jusqu'à la carrosserie Defoy,<br />

les Allemands (j'évalue leur nombre à 125 hommes) firent évacuer les maisons,<br />

(1) Le ravin ainsi dénommé se sépare de la Montagne de la Croix au « Rossignol » et descend directement<br />

à la rue du Faubourg Saint^Paul qu'il atteint à la hauteur du côté sud de la Prison.<br />

(.2) Vers 18 heures, Georges Manteau, amené à la prison avec un groupe de familles des Rivages, a vu<br />

deux cadavres d'Allemands près de la Kedouie, à mir-chemin entre l'Eglise SaimvPaul et la carrosserie Defoy.<br />

A quelle heure ont^ils été tués? On l'ignore.<br />

(3) Le 28 août 1914, l'Agence Wolff communiquait à la presse une nouvelle protestation du Grand<br />

Quartier Général Allemand, dont voici la dernière phrase : «La nouvelle répandue par des journaux étrangers,<br />

suivant laquelle les Allemands font marcher la population civile devant eux dans les combats, est un mensonge<br />

qui révèle le niveau moral de leurs auteurs... Tous ceux qui connaissent le haut développement cultural de notre<br />

peuple le dénonceront comme tel. (S) von Moltke. » (Cité par Van Langendonck,;o. c, p. 286.)

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