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documents pour servir a l'histoire

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2.02.<br />

caché <strong>pour</strong> chercher quelque nourriture, fut appréhendé par des soldats et, sans<br />

autre forme de procès, fusillé contre le rocher.<br />

Deux autres victimes avaient encore été tuées en cette journée du lundi : Marceline<br />

Meurisse, veuve Hénenne, et son fils René. On les enterra, avec le père<br />

Houbion, dans le jardin de M. Bourdon, où reposaient déjà tous ceux qui étaient<br />

tombés à la grande fusillade de la veille (t).<br />

Le lendemain, on dut creuser encore une nouvelle fosse <strong>pour</strong> René Gaudinne<br />

(18 ans) de faible intelligence. Il fut tué en cherchant à s'échapper du groupe de<br />

prisonniers détenus dans le jardin Bourdon.<br />

L'après-midi de ce même jour, les Pinsmaille redescendirent, eux aussi, en<br />

quête d'un peu de nourriture. Aperçus par les Allemands, ils furent aussitôt faits<br />

prisonniers, et fouillés, et tandis que l'épouse Pinsmaille était conduite sur la route<br />

du Froidvau dans la maison Gaudinne, le mari et les deux fils étaient gardés, avec<br />

d'autres civils, dans la prairie de M. Bourdon. Le lendemain, le plus jeune des fils,<br />

Charles, âgé de 34 ans, ayant perdu la tête, voulut se sauver en se jetant à l'eau.<br />

Un soldat le vit, tira sur lui et le tua.<br />

Pour être complet, il faut encore mentionner deux autres décès dans le quartier.<br />

Le dimanche, des bombes jetées à la main dans les maisons atteignaient<br />

Nelly Ninite, épouse d'Armand Rodrigue, ainsi que son bébé, le petit Jean, âgé de<br />

5 mois (fig. 148). Le lendemain, laissant les deux mourants sous la garde de Léon<br />

Halloy et de sa sœur, Armand Rodrigue s'en va en quête d'un docteur. II est pris par<br />

les Allemands, fait prisonnier et conduit en Allemagne. Sur ces entrefaites, sa femme<br />

meurt dans d'horribles souffrances. Léon Halloy et sa sœur sortent de chez eux,<br />

emportant l'enfant, qui vivait encore, quoique très mutilé; ils sont eux aussi arrêtés<br />

par des soldats et faits prisonniers. Un médecin allemand fit transporter le bébé au<br />

lazaret des Sœurs Clarisses à Neffe, où il succomba à ses brûlures (2.).<br />

Tandis qu'un bon nombre d'hommes des Rivages, d'Anseremme et de Neffe<br />

prenaient le chemin de l'exil, comme nous l'avons raconté plus haut, d'autres<br />

furent détenus prisonniers dans le jardin Bourdon. M. Dony, dont nous donnerons<br />

le rapport plus loin, nous racontera comment furent soignés ces malheureux et ce<br />

qui advint d'eux.<br />

§ 3. — Sur le plateau d'Herbuchenne.<br />

Avant de passer aux événements de la rive gauche de la Meuse,<br />

arrêtons-nous encore quelques instants sur les hauteurs de la rive droite<br />

et voyons comment les Allemands s'y sont comportés sur la partie du<br />

plateau appelée Herbuchenne. Outre quelques habitations de petits culti-<br />

(t) La femme Hénenne respirait encore quand les soldats forcèrent Anatole Roulin, aidé de Dony et<br />

Vanderstom, de l'enterrer. Roulin ne se mit à la besogne qu'à coups de crosse et, lorsqu'il souleva le corps de la<br />

femme, il l'entendit pousser des cris de douleur : « Aie, aie », soupira-t-elle.<br />

(a) Dans sa déposition, la veuve Désiré Fabry^Richard déclare en effet avoir été conduite le lundi matin<br />

chez les Clarisses à Neffe, et y avoir reçu l'ordre de soigner le petit Rodrigue qu'on y avait déposé et qui ne<br />

survécut pas à ses brûlures.

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