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documents pour servir a l'histoire

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l'exécution de leur mari, et parfois même de leurs fils, devaient encore<br />

pendant des heures errer à l'aventure afin de chercher un gîte <strong>pour</strong><br />

s'abriter contre les balles homicides et l'incendie.<br />

Les unes, les plus nombreuses peut-être, trouvèrent asile à l'Hôtel<br />

Herman, Place de Meuse ; d'autres se réfugièrent chez les Sœurs de<br />

Charité, rue d'Enfer, où se traînèrent aussi péniblement des blessés ;<br />

quelques-unes se cachèrent jusqu'au lundi matin chez M me Piérard-<br />

Somme, rue Saint-Roch.<br />

Un grand nombre de civils cherchèrent un refuge chez le notaire<br />

Houyet, rue des Fossés. Rapportons le témoignage de M. Vincent.<br />

N° 456. J'habite rue d'Enfer, près de la forge Bouille (fig. 2.13, n° 34). Toute ta journée<br />

du 23, je me tins caché avec ma famille dans la cave, sans me douter que nous<br />

nous trouvions si près du théâtre d'horribles massacres. Vers 18 heures, voyant<br />

l'incendie tout autour de nous et n'entendant plus les soldats allemands, nous avons<br />

quitté notre cachette par peur d'y être asphyxiés et nous sommes allés nous réfugier<br />

chez le notaire Houyet. Il y avait bien là deux cents personnes. Après une heure,<br />

croyant être mieux chez te docteur Cassart, je me dispose à sortir avec les miens,<br />

mais à peine avons-nous entr'ouvert la porte qu'on tire dans notre direction de la<br />

rue Grande. Je vois tomber à mes pieds l'épouse Delaet (Flore Marlier) (1). Aussitôt<br />

nous rentrons tous et nous sommes restés chez le notaire Houyet sans être autrement<br />

inquiétés jusqu'au mardi. Ce jour-là nous avons été pris et conduits à Leffe chez<br />

les Prémontrés.<br />

Nous ne pouvons évidemment pas publier ici toutes les dépositions<br />

de ces malheureuses qui, chassées de partout, ne savaient où se rendre.<br />

Il nous a cependant semblé que nous ne pouvions omettre le récit de<br />

Mathilde Guillaume, épouse d'Emile Simon, qui offre un intérêt tout<br />

particulier.<br />

N° 457. Lorsque les Allemands vinrent prendre mon mari, le i3 août vers midi, <strong>pour</strong><br />

le conduire à la forge Bouille, je demeurai dans la maison de M. Alexandre Hubin,<br />

rue Grande où nous nous trouvions, un officier m'ayant déclaré que nous n'y courions<br />

aucun danger. J'avais dans mes bras mon bébé de 4 mois.<br />

Quelque temps après, la maison fut envahie par un nouveau groupe de soldats<br />

qui me forcèrent à leur verser du vin, et m'obligèrent à en boire avant eux.<br />

Lorsqu'ils eurent bien bu, un jeune officier m'intima l'ordre de descendre dans la<br />

cave avec mon enfant. Arrivée au bas des escaliers, au lieu de rester dans la cave<br />

(t) Revenant de fa fusillade du mur Tschoffen, Adolphe Goffinet, gendarme pensionné (69 ans), beau*.<br />

frère de Flore Marlier, retrouva sa belle-sœur, dans sa cave, rue des Fossés. Il l'engagea à venir se réfugier<br />

avec lui dans les caves de la Brasserie Adam, puis il est parti. Comme Flore Marlier tardait à venir, Goffinet<br />

est retourné sur ses pas, et a trouvé le cadavre de sa belle-sœur au coin du « Coq d'Or » (en face de la maison<br />

du notaire Houyet) (fig. ÏI3, n° 38).<br />

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