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documents pour servir a l'histoire

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rnent de \y et de 15 ans, <strong>pour</strong> les placer avec le groupe des hommes. Un officier<br />

les écarta, mais par.trois fois le soldat les reprit. Enfin, ces deux enfants purent<br />

me rejoindre.<br />

Malgré tout, quelques-uns s'obstinaient encore à croire qu'on ne<br />

prenait les hommes que <strong>pour</strong> les faire travailler à la construction du<br />

pont de bateaux. C'est dans cette illusion que restèrent longtemps<br />

Adeline Renard, M me Edouard Lemineur, et la veuve Gillet, par exemple.<br />

Celle-ci dit à son fils : « Tu vas peut-être aller travailler » et elle lui remit<br />

de l'argent. La femme d'Alphonse Maury conseilla à son mari de se rendre<br />

au travail (!) avec M. Drion, parce que celui-ci, parlant l'allemand, <strong>pour</strong>rait<br />

se faire comprendre des soldats.<br />

Un officier, qui se trouvait aux abords du mur Tschoffen, arrêtait<br />

le zèle intempestif des soldats et écartait du groupe des condamnés tout<br />

au moins les vieillards et les tout jeunes gens. C'est à son intervention<br />

probablement qu'André et Etienne Wasseige doivent de n'avoir<br />

pas été fusillés.<br />

En apercevant le colonel en retraite Roulin, ce même officier<br />

lui demanda s'il avait peur. Le colonel lui répondit : « Non, je n'ai<br />

pas peur, mais j'estime qu'il est peu digne <strong>pour</strong> un officier de mourir<br />

comme cela !... Et puis, je suis père de famille... » L'officier le<br />

repoussa dans le groupe des femmes. M. Paul Thirionnet, ayant entendu<br />

cette conversation, s'approcha également de cet Allemand qui semblait<br />

avoir un peu de cœur et lui dit : « Moi aussi, j'ai des petits enfants... »<br />

et il lui fut accordé de retourner auprès d'eux. C'est probablement<br />

au même officier que François Gilles montra son bras en lui disant :<br />

« J'ai été blessé par les Français en relevant des tués allemands ». —<br />

« C'est bien, partez ! » lui fut-il répondu. Quand l'officier aperçut<br />

Léon Lebrun, il le fit sortir du groupe, en lui disant : « cheveux<br />

blancs, allez ! » Quelques instants après, deux soldats l'ont forcé à<br />

retourner au mur, mais le même officier l'a renvoyé une seconde fois.<br />

C'est ici qu'il faudrait intercaler la tragique histoire du docteur Albin<br />

Laurent. Sa femme, accouchée depuis trois jours, passait devant le<br />

mur Tschoffen, portée par quelques soldats charitables, lorsqu'elle<br />

reconnut son mari au premier rang des condamnés à mort. « C'est<br />

mon mari, dît—elle à un officier, laissez-le venir avec moi. » Celui-ci<br />

se laissa fléchir et dit à Albin Laurent : « Portez votre femme ». Nous<br />

voudrions reconnaître dans cet officier, celui à qui d'autres Dinantais<br />

devaient déjà la vie.

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