19.07.2013 Views

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

214<br />

Messieurs ». Par gestes les soldats me font comprendre que l'officier qui avait<br />

ordonné les massacres ne doit pas nous retrouver en vie ici et ils m'entraînent avec<br />

eux. J'aurais voulu rechercher mon petit Franz, mais, ne sachant où il était, je dus<br />

me résigner à m'éloigner sans lui. J'appris, peu après, qu'il était resté dans la cave.<br />

Les soldats me conduisent le long de la Meuse, ils portaient un paquet que j'avais<br />

pris avec moi, et donnaient la main à Robert. Mais soudain ils me rendirent le paquet,<br />

et lâchèrent la main de l'enfant, en disant : « Offizier ». On nous arrêta en face du<br />

Rocher Bayard, où se trouvaient déjà massés un grand nombre de prisonniers.<br />

Je reconnus parmi eux M. Léon Even.<br />

Ceux qui étaient restés dans la cave ne furent plus inquiétés et purent se<br />

sauver la nuit dans les jardins. Mais, le lendemain matin, ils y furent découverts par<br />

les Allemands et conduits sous bonne escorte au Rocher Bayard, d'où ils prirent le<br />

chemin <strong>pour</strong> l'Allemagne. De ce nombre furent Emile Guerry, Joseph Toussaint et<br />

A. Delaey. C'est dans les environs d'Achêne qu'ils rejoignirent le groupe des<br />

prisonniers dinantais arrêtés la veille au soir.<br />

N°48t. "Rapport d'Emile Lempereur.<br />

Dans la matinée du a3 août, en constatant les effets du bombardement, je crus<br />

prudent de me réfugier avec les miens chez M me Leloup, notre voisine. Nous<br />

nous trouvâmes bientôt vingt-trois personnes dans la cave. Vers 17 h. 3o, entendant<br />

frapper à coups de hache contre la porte, M. Désiré Dasty (74 ans), père de<br />

M rae Leloup, monte <strong>pour</strong> ouvrir. Le vieillard, ne trouvant pas la clef, crie aux<br />

soldats : « Attendez un instant ». Sur ces entrefaites, M me Dargent va ouvrir une<br />

autre porte ; mais entre-temps la première a cédé sous les coups redoublés des<br />

énergumènes et les baïonnettes qui percent le bois, éventrent en même temps le<br />

malheureux Désiré Dasty.<br />

Les soldats, faisant irruption dans la maison, en font sortir tous les habitants<br />

et nous conduisent le long de la Meuse.<br />

Quelques-uns des nôtres cependant avaient espéré leur salut dans la fuite et<br />

s'étaient sauvés dans le jardin. Ma fille Jeanne, âgée de 16 ans, s'était cachée<br />

derrière un buisson, mais un officier l'aperçut et malgré les cris de l'enfant : « Ne<br />

tirez pas! », il la tua à bout portant. Ces détails me furent donnés peu après par<br />

sa sœur Irma et son cousin Joseph Culot, qui se trouvaient non loin d'elle, et qui<br />

vinrent nous rejoindre sur le chemin de halage.<br />

Lorsque le soir, je traversai la Meuse avec mes compagnons de captivité, <strong>pour</strong><br />

prendre le chemin de l'Allemagne, je savais que ma fille était blessée, mais<br />

j'ignorais toute l'étendue de mon malheur. Le mercredi suivant on ensevelit mon<br />

enfant dans le jardin, d'où on l'exhuma le 22 octobre <strong>pour</strong> la transporter au<br />

cimetière.<br />

N° 482. Rapport de M me veuve "Leopold "Dauphin.<br />

J'étais le 23 août à Neffe (fig. 214, n° 16) chez ma belle-mère, la veuve<br />

Justine Dauphin-Mouton (fig. 172), avec mon mari Leopold Dauphin (fig. 171),<br />

mes deux enfants Joséphine (fig. 175) et Camille (fig. \j\), mon beau-frère Désiré

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!