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documents pour servir a l'histoire

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un coup de feu, « tiré dans notre direction », dit M. Grigniet. Aussitôt<br />

les Allemands qui gardent les prisonniers se mettent à cribler de balles la<br />

maison Simon. Ceux qui occupent les hauteurs ripostent et font pleuvoir<br />

, une grêle de balles dans la rue (i).<br />

Une panique s'ensuit, qui gagne les Allemands aussi bien que les<br />

civils : en effet, Camille Piérard (2), qui arrive en ce moment, suit deux<br />

soldats qui se précipitent dans la maison Simon, <strong>pour</strong> s'y mettre à l'abri ;<br />

tandis que certains, civils ou soldats, s'enfuient dans la direction de la<br />

Place d'Armes, la plupart des civils s'engouffrent dans la maison<br />

Waeyens. C'est là que nous retrouvons Joseph Pécasse ; il supplie<br />

Henri Richard de lui enlever ses liens : « Je ne sais pas <strong>pour</strong>quoi ils me<br />

traitent ainsi, je n'ai rien fait! » La corde qui serre les poignets du<br />

malheureux est coupée à l'aide d'un canif.<br />

Un officier a donné un coup de sifflet <strong>pour</strong> signaler la méprise. La<br />

fusillade cesse, mais elle a fait quatre victimes, Marie Altenhoven (3),<br />

Victor Colignon (4), M. Waeyens (5) et Léonie Marine (6).<br />

L'alerte passée, le groupe se reconstitue et est dirigé sur la prison.<br />

Pécasse est reconnu et repris- Son cadavre fut trouvé, les mains liées<br />

derrière le dos, dans le vestibule de la maison Gillard (7).<br />

Quand la colonne des prisonniers (ils étaient une centaine environ)<br />

traversa la Place d'Armes, un terrain de quelque 5o mètres à découvert,<br />

les Allemands qui l'escortaient eurent soin de se dissimuler derrière elle.<br />

(1) Nous exposons les faits tels que les relatent les témoins. Nous ne nous chargeons pas de les expliquer.<br />

(2) Il fut suivi quelques minutes après par ses parents. Les autres familles du quartier Saintr-Roch eurent<br />

un sort tout différent : nous aurons l'occasion de parler d'elles dans la suite de <strong>l'histoire</strong>.<br />

(3) Elle avait reçu une balle dans le ventre. Elle dut suivre les siens à la prison. Le soir, son père la<br />

porta jusqu'au Rocher Bayard, mais il dut l'y abandonner, car il fit partie des « prisonniers de Cassel ». Elle<br />

resta presque sans soins jusqu'au mardi, puis fut transportée à Neffe chez les Sœurs Clarisses, où elle mourut<br />

le 2 septembre dans de grandes souffrances. Le sergent Bartusch, dans l'annexe 10 du Livre Blanc, raconte :<br />

« Au moment où nous arrivons à Dînant, une enfant d'environ i5 ans avait été atteinte au ventre par une<br />

balle partie de l'autre côté du fleuve ; elle fut pansée par deux brancardiers allemands. » Il s'agit bien ici de<br />

la petite Altenhoven. Le mensonge est révoltant. — Bartusch continue : « Pendant que nous nous occupions<br />

de la fillette de i3 ans qui avait été blessée, son père, un Luxembourgeois, qui parlait un mauvais allemand,<br />

nous dit qu'à Dînant les parents avaient donné des revolvers à leurs enfants de 10 à 12 ans <strong>pour</strong> tirer sur<br />

les Allemands. » M. Pierre Altenhoven n'a pas tenu les propos que lui prête Bartusch : il donne à celui-ci<br />

le démenti le plus formel.<br />

(4) Atteint au côté. Les civils qui passaient <strong>pour</strong> aller à la prison le virent affalé contre Ta porte de la<br />

maison Camauër. Il fut transporté chez les Sœurs de Charité et y mourut le 2S août.<br />

(5) Blessé à la jambe. Sa blessure lui valut de ne pas aller à Cassel. Il boita de longs mois.<br />

(6) Blessée légèrement à la poitrine.<br />

(7) Pendant qu'ils stationnaient sur la Place d'Armes, les civils ont vu Pécasse, suivi d'un peloton de<br />

soldats, revenir de la rue du Faubourg Saint^Paul et aller vers la rue du Faubourg Saint^Nicolas. Il fut fusillé<br />

avant midi.<br />

,37

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