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documents pour servir a l'histoire

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i68<br />

Degraux et des meubles enlevés chez M me Eugène Henry et à la Banque, les<br />

Allemands élèvent une haute barricade derrière laquelle ils peuvent désormais<br />

passer impunément. Finalement, j'arrive chez moi avec le blessé que j'installe<br />

près du premier. Deux médecins allemands sont venus les voir et se sont con-*<br />

tentés de leur enlever leur médaille matricule.<br />

Ma fille étant inquiète sur le sort de son mari, François Laurent, et ne le voyant<br />

pas revenir, d'autant plus que des officiers lui avaient dit qu'on allait le fusiller,<br />

me demande de solliciter la faveur d'aller à sa recherche. Je m'adresse au colonel<br />

du 182 e qui se trouvait chez moi et il me rédige séance tenante un papier ordonnant<br />

la mise en liberté de mon gendre. Sur ces entrefaites, survint une servante alle-mande<br />

en service chez Al. Jules Grandmontagne et qui plaide en faveur de son<br />

maître, arrêté lui aussi. Le nom de Jules Grandmontagne est alors ajouté à celui<br />

de François Laurent et, muni de l'autographe du colonel, je pars tout seul et<br />

me dirige par la rue Leopold vers la prison où se trouvaient, m'avait dit un officier,<br />

les civils. Mais je suis bientôt forcé de rebrousser chemin, arrêté par les progrès<br />

de l'incendie. Je prends alors la rue Saint.-Roch et c'est là que, par hasard,<br />

j'apprends par des enfants qu'une partie de la population du quartier est enfermée<br />

chez Bouille (1). J'aborde une sentinelle devant le café et lui montre mon papier.<br />

Dès que le soldat a vu la signature du colonel, il s'empresse d'ouvrir la porte<br />

de la maison Bouille et de crier par deux fois : « Franz Laurent, Advokat! » Enfin<br />

mon gendre se présente et, tout heureux de le retrouver en vie, je l'embrasse.<br />

C'est en vain que le soldat recherche Jules Grandmontagne, il ne le trouve pas (a).<br />

Je rentre aussitôt chez moi avec mon gendre, à qui l'oberleutnant Ludwig délivre<br />

un sauf-conduit (voir fig. 129).<br />

A 17 h. 3o, tous les officiers nous quittent précipitamment et remontent par<br />

le Casino. Ils nous invitent même à les y accompagner, nous affirmant que<br />

nous y serions plus en sécurité. Entre-temps, une quarantaine de personnes<br />

étaient venues se réfugier chez nous.<br />

A ao heures, le feu des maisons voisines se communique à la nôtre et<br />

nous nous réfugions tous dans le jardin y transportant les deux blessés.<br />

Nous avons dit plus haut que ce n'est que vers 14 heures que<br />

M me Degraux, qui habitait rue Wiertz (3), fut prise avec les siens et<br />

conduite à la forge Bouille. Dans ce groupe se trouvaient la famille<br />

Edouard Culot-Marchal (4) ainsi que M me Wauters-Delplace (5) qui<br />

nous a fait le récit suivant :<br />

(1) Près de la forge, j'aperçois Lambert Thirifays les mains liées derrière le dos, criant et pleurant.<br />

(2) J. Grandmontagne se trouvait dans la forge Bouille. Vers 14 heures, il fut, par bonheur, con*duit<br />

à la prison, et de là il prit le soir la route de Cassel avec les autres prisonniers en vie.<br />

(3) Les magasins Degraux étaient situés rue Grande, mais la maison particulière se trouvait rue Wiertz.<br />

(Voir fig. in, n os 19 et 3t.)<br />

(4) Marie Batteux, servante de M me Culot, avait refusé de suivre ses maîtres dans leur fuite. On a retrouvé<br />

le cadavre de la malheureuse dans la cave de devant de la maison Spineto ; elle tenait encore une petite Vierge<br />

en main.<br />

5) Librairie, rue Grande, en face de la rue du Cheval Noir.

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