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documents pour servir a l'histoire

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i34<br />

qu'ils n'ont pas eu à se plaindre de ce que nous appellerons au moins « un<br />

manque d'égards ! » Menaces verbales ou par gestes (1), injures (2.) :<br />

heureux est-on quand l'injure ne se traduit pas en acte (3) !<br />

Devant les Allemands les civils se taisent : l'ennemi ne doit pas connaître<br />

les pensées qui les agitent. On ne résiste pas, on ne proteste pas :<br />

il ne faut pas donner au bourreau un prétexte quelconque à l'emploi de la<br />

violence, qu'on redoute et qu'on sent prête à se déchaîner. Mais le calme<br />

n'est qu'apparent ; l'inquiétude est au fond des âmes ; il n'est pas possible<br />

de se la dissimuler les uns aux autres. Une question se lit dans tous les<br />

yeux : « Que vont-ils faire de nous ? » On a beau dire : « Que voulezvous<br />

qu'ils nous fassent ? Nous ne leur avons rien fait ! » On ne parvient<br />

plus à calmer ses compagnons d'infortune, on n'y tient plus soi-même; il<br />

faut qu'on se renseigne. Mais les officiers sont inabordables; les soldats<br />

répondent : les uns rassurent, les autres menacent ; d'aucuns disent :<br />

« c'est la guerre ! » ou bien accusent des civils d'avoir tiré sur les<br />

troupes. Les arrivants, toujours plus nombreux, racontent ce qu'ils ont<br />

vu : des violences, des flammes, des morts ! Leurs visages décèlent maintenant<br />

la stupéfaction, l'effroi, la terreur. Alors la crainte de la bataille,<br />

l'appréhension des ruines matérielles disparaissent devant le pressentiment<br />

d'un malheur : « Pourvu qu'on ait la vie sauve ! Mon Dieu, miséricorde ! »<br />

Hélas ! L'officier avait raison qui disait à 9 heures du matin à<br />

M. Henquin, en le laissant chez lui (4) : « Ce soir, beaucoup n'existeront<br />

plus ! »<br />

§ 3. — Le rempart humain.<br />

Vers 7 heures du matin, un groupe de prisonniers se rassemble au<br />

pied de la Montagne de la Croix. Selon M me Simon, c'est elle et<br />

échappèrent aux recherches ; enfin la crainte d'être asphyxiés par la fumée des incendies ne détermina pas les<br />

Mossiat, les Henrotte, les Pirson à sortir de leurs caves. — C'est de la maison Henrotte, rue Leopold, qu'est<br />

sortie le d'manche vers 10 heures du soir Maria JMaillen. Jules Finfe caché dans un recoin du Casino,<br />

a entendu, pendant la nuit, des Allemands qui passaient et une voix de femme qui suppliait : « Pitié !<br />

Pitié! » Serait-ce M 116 iViaillen ? Son cadavre a été retrouvé sur les hauteurs en mai 1915.<br />

(t) Quand le groupe formé par les familles Tschoffen, Herbecq, Guillaume, Firmin, etc., a été dirigé vers<br />

la maison Bouille à 9 t/4 heures du matin, il a croisé, rue SaimvRoch, un Allemand porteur d'un brassard de la<br />

Croixr-Rouge, qui leur montra les poings et leur cria en français, l'écume à la bouche : « Je vous massacrerais<br />

tous 1 »<br />

(1) « Sales Belges ! Sales chiens de Belges ! »<br />

(3) Henri Lenel fils, pris vers 9 1/2. heures rue des Trois Escarcelles, passe par la Place Sainte-Nicolas"<br />

<strong>pour</strong> se rendre chez Bouille ; il porte dans ses bras son petit garçon de trois ans; un soldat s'approche, crie à<br />

l'adresse de l'enfant : « Sale jeune de Belge » et lui crache au visage.<br />

(4) ]*l me Henquin s'est accouchée le 23 septembre 1914.

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