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documents pour servir a l'histoire

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plus de ses facultés mentales, reste impassible dans son fauteuil malgré<br />

la menace d'un revolver; son petit-fils se voit obligé de le prendre sur<br />

ses épaules (t). Désiré Thianche fait de même avec M. Robbe, qui a plus<br />

de 80 ans. Edmond Manteau est arraché du lit qu'il semblait ne plus<br />

devoir quitter vivant : il a les mains liées comme Henri Vaugin qui est<br />

venu le veiller et l'aide à se tenir debout et à marcher jusqu'à l'endroit<br />

où ils seront fusillés le soir (2). M me Jules Leblanc souffre d'une maladie<br />

de cœur : quoique sa demeure ne soit pas bien éloignée, les soldats sont<br />

obligés de lui présenter une chaise avant de l'introduire chez Bouille (3).<br />

M me Wasseige doit prendre dans ses bras sa fille Marie-Thérèse atteinte<br />

elle aussi d'une maladie de cœur. Que d'autres cas semblables ne<br />

<strong>pour</strong>rait-on pas citer (4) !<br />

Les perquisitions continuent; arrêtées à certains endroits par les<br />

mitrailleuses françaises, elles recommencent ailleurs. Méthodiquement,<br />

chaque rue est visitée d'un bout à l'autre bout, chaque maison est inspectée<br />

de fond en comble : famille par famille, <strong>pour</strong> ainsi dire, les habitants sont<br />

les mains levées dirigés vers les lieux de concentration; les enfants portés<br />

à bras, eux-mêmes, suivent l'exemple de leurs parents (5).<br />

Au fur et à mesure que les familles arrivent, on constate l'avance<br />

allemande : où s'arrêteront-ils ? Certaines familles manquent à l'appel :<br />

on se demande <strong>pour</strong>quoi elles ne partagent pas le sort commun. Il en est<br />

qui arrivent sur le tard : elles n'ont pas été découvertes dans la première<br />

visite, ou bien c'est l'incendie, c'est la faim qui les a fait sortir de leurs<br />

retraites. Bien peu échappent aux regards de ceux qui les traquent sans<br />

merci (6).<br />

Loin de nous la pensée de généraliser : les Allemands ne sont que<br />

des brutes ! Mais questionnes les Dinantais : combien peu vous diront<br />

(t) Longtemps on a pu lire sur la porte d'Alexis Lahaye, Montagne de la Croix, l'inscription à la craie :<br />

ft Sehr arme Leute ! » Lahaye fut laissé deux fois ches lui par les soldats du 100 e régiment ; il ne fut pris que<br />

vers 8 1/2 heures (182 e régiment).<br />

(2) Rue d Enfer, non loin de la maison Bouille.<br />

(3) M me Leblanc est décédée le 18 avril toi5, âgée de 69 ans.<br />

(4) La même chose s'est passée aux Rivages.<br />

(5) « Les familles du Couret sont entrées à la prison vers S heures ; M rae Léon Michel portait dans ses bras<br />

son plus jeune enfant, une petite fille de deux ans à peine, qui tenait les mains en l'air, tandis que les autres<br />

enfants, levant une main, s'accrochaient de l'autre aux jupes de leur mère : Ils ont tué mon mari I » Récit de<br />

M. Herbecq.<br />

(6) Il n'entre pas dans le cadre de notre histoire de raconter le sort de toutes les familles dinantaises.<br />

Notre récit nous fournit l'occasion de signaler, à cause de leur intérêt spécial, les quelques faveurs accordées par<br />

les Allemands eux-mêmes. Néanmoins, nous nous croyons obligés de consigner ici que, dans la zone visitée<br />

même, les maisons de M. Emile Marchai et de M me V e Marchai, rue En Rhée, la caverne du Couret et celle du<br />

rocher de Montfat sauvegardèrent les familles qui y ont cherché un refuge ; certaines caves, certaine citerne<br />

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