19.07.2013 Views

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

«54<br />

on les lui a de nouveau retirées en arrière en les lui attachant avec des<br />

espèces de crochets. J'ai vu qu'on lui crachait à la figure maintes fois.<br />

Je l'entendais crier : « Papa, pardonne-moi si je t'ai fait de la peine ».<br />

Puis quatre soldats l'ont fusillé et un officier est venu lui tirer un coup de<br />

revolver dans l'oreille. » M. Louis Drion donne encore un autre détail<br />

de ce martyre auquel il assista par la porte entrebâillée de l'écurie :<br />

« Le fils Lemaire, dit-il, fut saisi avec une grande violence par le<br />

menton, comme si on avait voulu lui tordre la mâchoire ».<br />

Tandis qu'on assassine le pauvre Camille Lemaire, les autres sont<br />

rangés près de l'ancienne forge et là, après avoir été forcés de crier<br />

«Vive l'Allemagne! » ils sont abattus comme des chiens. M me Octave<br />

Hubert, de la fenêtre du café Bouille, les vit tous tomber. Henriette<br />

Jaumot, qui, de la porte du café Bouille, comme nous Favons déjà dit,<br />

a vu toute la scène, raconte que parmi les fusillés « il y avait une<br />

femme, sa blouse était déchirée, c'était Mélanie Laverge, épouse de<br />

Robert Anciaux ». Son mari, agent de police, avait été blessé mortellement<br />

chez lui peu d'instants auparavant (fig. 12.6). Laissons parler un<br />

témoin du crime, Louise Ronvaux.<br />

N° 446. Depuis le samedi soir, je m'étais réfugiée aux Dames Blanches, chez M. Léon<br />

Henry, où habitaient comme concierges l'agent de police Roba et sa femme Nous<br />

y étions environ vingt-cinq personnes, parmi lesquelles l'agent de police Robert<br />

Anciaux et sa femme. Vers 14 heures, comme nous ne nous sentions plus en sûreté<br />

là où nous étions, on décida de se rendre par les jardins chez Robert Anciaux, qui<br />

habite tout près sur Meuse (fig. 2i3, n° 24). Robert marchait le premier. Je le<br />

suivais, et à peine avait-il entr'ouvert la porte de sa maison donnant sur le jardin,<br />

qu'une balle, tirée probablement par le trou de la serrure de la porte de la rue,<br />

l'étendit à mes pieds. Epouvantée, je me suis enfuie dans le jardin, et de là chez<br />

M. Drion, où les Allemands sont venus nous prendre <strong>pour</strong> nous conduire chez<br />

Bouille.<br />

M me Roba, prise elle aussi dans la propriété de M. Drion, vit, en<br />

repassant, Anciaux étendu dans sa cour, sa femme assise près de lui.<br />

Elle demanda à celle-ci si son mari était tué, mais elle ne reçut pas de<br />

réponse (1).<br />

Que se passa-t-il dans la suite? Le récit de Victor Coupienne,<br />

seul survivant de la fusillade devant la forge Bouille, laisse deviner<br />

la vérité.<br />

(1) Il n'avait pas été tué sur le coup ; dans la soirée, aidé par Albert Maury, il trouva la force de se traîner<br />

chez les Sœurs de Charité où il mouruî le surlendemain- (Voir le récit de M lle Nelly Laurent.)

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!