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documents pour servir a l'histoire

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l'identifier : c'était Hermance Pécasse, épouse Goard. Comment se trouvait-elle sur<br />

la citadelle, car c'est là que les soldats prétendirent l'avoir trouvée, on l'ignore<br />

ainsi que les circonstances de sa mort. De même, on n'a jamais retrouvé le corps<br />

de sa petite fille Marie-Louise, âgée de 6 ans à peine, qui l'accompagnait.<br />

497 • Rapport de Sœur Louise, des Sœurs de Notre~Dame de Dinanl.<br />

Le dimanche 23 août, en plus de la communauté, nous hébergions deux de nos<br />

élèves qui n'avaient pu rejoindre leur foyer (i), ainsi que M" e Laure Camauër et la<br />

vieille M me Coulonvaux tout à fait impotente.<br />

Nous eûmes le bonheur d'avoir, le matin encore, la Sainte Messe, dite par<br />

•'abbé Gérard. Nous assistâmes, pendant toute la journée, au duel d'artillerie,<br />

étourdies par le bruit du canon, mais ne nous doutant nullement des crimes qui se<br />

perpétraient presque à nos portes. Notre maison se trouvant rue Grande (fig. 212,<br />

n° 33), entre la Collégiale et le Palais de Justice, ne fut pas visitée ce jour-là par<br />

les Allemands, qui n'osèrent se risquer dans ce quartier. Cependant, vers 17 heures,<br />

à la vue des incendies qui s'allumaient partout, la Sœur Supérieure jugea prudent<br />

de descendre le Saint-Sacrement dans la cave (2). Nous-mêmes nous allâmes nous<br />

réfugier à l'externat. La porte de cette partie de l'établissement avait été forcée et<br />

une cinquantaine de personnes étaient venues y chercher refuge. Par elles, nous<br />

apprîmes un peu ce qui s'était passé en ville dans le quartier Saint-Nicolas.<br />

La nuit fut relativement calme. On voyait brûler, notamment, le Collège de<br />

Bellevue et la Collégiale.<br />

De grand matin, on résolut de retourner au couvent. La Soeur Supérieure invita<br />

même tous les civils qui se trouvaient à l'externat à nous suivre; mais, chaque fois<br />

que <strong>pour</strong> nous y rendre l'un ou l'autre voulait sortir, une vive fusillade éclatait des<br />

Caracoles.<br />

Vers midi, le feu menaçant de gagner la maison, on obtint l'autorisation d'un<br />

soldat allemand d'actionner une pompe à incendie que nous possédions. On procédait<br />

à cette opération, lorsque des soldats tirèrent sur ceux qui travaillaient et un officier<br />

survint qui nous menaça de nous fusiller si l'on faisait quelque effort <strong>pour</strong> arrêter les<br />

progrès de l'incendie. Tout le monde dut rentrer et l'ordre formel fut donné de<br />

laisser porte ouverte.<br />

Quelque temps après, un autre officier se présenta <strong>pour</strong> visiter l'établissement.<br />

Il procéda à une visite générale, naturellement ne trouva rien de suspect et se<br />

montra assez correct. La Sœur Supérieure lui demanda s'il comptait mettre le feu<br />

au couvent. « Non, répondit-il, mais il se communiquera probablement par les<br />

maisons voisines (3). » En effet, le péril devenant de plus en plus menaçant, tout le<br />

monde se rendit dans le jardin, et là, protégés plus ou moins sous une charmille,<br />

(1) L'une était Française et l'autre Anglaise.<br />

(a) Il y demeura près de six semaines. Alors seulement, un des vicaires parvint à le retrouver sous les<br />

décombres du couvent incendié.<br />

(3) L'Hôtel des Familles (fig\ i io) est un des rares immeubles de ce quartier qui ait échappé à l'incendie.<br />

Le lundi soir, des Allemands s'y étaient rendus <strong>pour</strong> y mettre le feu, mais le propriétaire, M. De Wynter, eut<br />

la bonne idée de les faire boire et ils s'en allèrent sans avoir accompli leur forfait. Pendant la nuit,

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