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documents pour servir a l'histoire

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dont quelques-uns ensanglantés et tachés de matière cérébrale, des théories sur les<br />

exercices techniques des pionniers, un gros bâton recouvert de résine et de suif<br />

formant torche, nombreuses cartouches, musettes, gourdes, lampes électriques de<br />

poche, fusils à baïonnette à dents de scie, etc<br />

Notre patrouille terminée, nous repassons la Meuse et je donne tous ces<br />

renseignements à mon commandant <strong>pour</strong> son rapport, en lui remettant tout ce que<br />

nous avions pris.<br />

Le lendemain matin, de bonne heure, j'eus le plaisir de voir passer la Meuse,<br />

dans des chalands, par grand nombre de civils qui abandonnaient leurs habitations<br />

et venaient se soustraire à la barbarie allemande derrière nos lignes. »<br />

De cet important rapport du sergent Derudder, il résulte donc manifestement<br />

qu'il n'y avait pas de soldats français sur la rive droite, la nuit du 21 au 22, et que<br />

les soldats allemands blessés ou tués furent atteints, ou bien par les projectiles<br />

français tirés de l'autre rive, ou bien encore et surtout par des balles allemandes,<br />

car il est probable, comme nous le dirons plus loin, qu'il y a eu des mutineries. Ce<br />

fut, hélas, ici comme ailleurs, la population civile qui dut en subir le contrecoup.<br />

Le dépit, la colère, l'ivresse peut-être des soldats allemands, leur firent apercevoir<br />

dans chaque maison (1) des civils sans insignes militaires, qui tiraient. L'imagination<br />

surexcitée des troupes, ou leur mauvaise foi, vit même des mitrailleuses établies<br />

dans une maison formant coin (2) !<br />

« La nécessité ne connaissant pas de loi », principe cher aux Allemands, il<br />

fallut forcer les maisons solidement barricadées. « Au moyen de haches et de<br />

cognées, les pionniers brisèrent les portes closes, jetèrent des bombes à main dans<br />

les pièces inférieures des maisons et en incendièrent d'autres à l'aide de torches<br />

allumées entre-temps (3). »<br />

La déposition du sous-officier Johannes Peisker est significative : « Nous<br />

sommes entrés à Dinant, dit-il, le 21 août, vers 9 heures du soir, et nous avons tiré<br />

sur les fenêtres des maisons <strong>pour</strong> nous défendre contre les ennemis qui <strong>pour</strong>raient<br />

y être cachés (4). »<br />

« Il était évident, ajoute le rapport officiel du Ministère de la Guerre de Prusse,<br />

que cette attaque de la population avait été faite d'après un plan prémédité, qu'on<br />

savait à Dinant que la reconnaissance allait avoir lieu et qu'on avait tiré profit de<br />

mesures préparées de longue main, à cette fin (5). » Cette allégation sans preuve,<br />

inventée de toutes pièces à Berlin, est aussi invraisemblable que fausse. Comment<br />

s'imaginer qu'une reconnaissance des troupes allemandes ait pu être connue<br />

d'avance par les civils dinantais?<br />

Il est temps maintenant de laisser la parole aux témoins oculaires des faits qui<br />

se déroulèrent rue Saint-Jacques, la nuit du 21 au 22 août.<br />

(1) Nous résumons ici les rapports du Livre Blanc se rapportant à cet événement. (Annexes z, 3, 4, 5,<br />

69, 60, 61.)<br />

(î) Il est vrai que VMperçu général ne relève pas cette affirmation ! (Annexe ï.)<br />

(3) Annexe 3.<br />

(4) Livre Gris belge, p. 148.<br />

(5) Livre Blanc, p. 117.

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