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documents pour servir a l'histoire

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à déplorer parmi les blessés quatre décès. Le 6 septembre, l'ambulance fut évacuée<br />

<strong>pour</strong> une destination inconnue.<br />

Je n'ai pas à redire ici ce que j'ai déjà raconté (p. ç5 et ss.) de la section de ma<br />

commune appelée « 'Devanl^'Bouvignes » qui se trouve sur la rive droite de la Meuse<br />

et où les Allemands incendièrent systématiquement 21 maisons et fusillèrent 21 habitants.<br />

La joie du triomphe semble avoir quelque peu calmé les instincts sanguinaires<br />

de l'ennemi et, lorsqu'il eut traversé l'obstacle devant lequel depuis huit jours les<br />

Français le tenaient en échec, il ne fut plus aussi assoiffé de sang et carnage. Dans<br />

la partie de la commune de Bouvignes établie sur la rive gauche, il y eut en tout<br />

quatre tués. Déjà le i5 août, pendant la bataille, Narcisse Pirson, facteur des postes,<br />

avait été atteint mortellement près du passage à niveau en rentrant chez lui. Orner<br />

Gillet (fig. 88) quitta sa maison le 23 août, au soir, et en rue reçut une balle qui<br />

l'étendit raide mort. Ce même jour, Henriette Vandeputte, servante chez lesWilmart,<br />

accompagnant ses maîtres dans leur fuite, reçut un coup de feu à bout portant. Enfin,<br />

le lundi 24 août, on trouva Léon Dure la jambe cassée, étendu mort sur la grand'"<br />

route en face de la maison d'Emile Bouchât. On ignore les circonstances de sa mort.<br />

En cette même fatale journée du 23 août, un habitant de Bouvignes, le petit<br />

Fernand Beaussart, âgé de 9 ans, qui avait fui avec sa mère <strong>pour</strong> se réfugier à<br />

Hastière-par-delà, y trouva la mort, tandis que sa mère y fut blessée à la joue.<br />

Ainsi le nécrologe de la commune eut à inscrire en tout vingt-six victimes de<br />

la barbarie allemande. Les dégâts matériels furent également très considérables.<br />

Outre les vingt et une maisons systématiquement incendiées à Devant-Bouvignes, il<br />

y en eut quatorze détruites à Bouvignes même. Le château de Mee2, appartenant à<br />

M. Camille Blondiaux, et celui des Roches à M. Maurice Beernaerts avaient déjà<br />

été atteints par les obus le 1-5 août. Le 23, dix autres immeubles furent également<br />

incendiés par des obus au cours du combat. Le soir, les Allemands qui avaient<br />

traversé la Meuse mirent le feu à l'Hospice du bureau de bienfaisance et à la maison<br />

de Louis Marlier. Ils s'apprêtaient à continuer leur oeuvre incendiaire, lorsque<br />

d'énergiques protestations leur firent renoncer à leur dessein. Donc, il y eut en tout<br />

sur la commune trente-cinq maisons incendiées.<br />

A ces destructions complètes il faut encore ajouter les dégâts partiels. Ainsi<br />

l'église paroissiale, œuvre d'art du XIII e siècle et classée comme monument public,<br />

fut atteinte par de nombreux obus. Les dégâts en sont évalués par les architectes<br />

Lebrun de Namur et Pequet de Dinant à plus de \ 00.000 francs, prix d'avant-guerre.<br />

L'estimation en a été faite en 1919 à 247.000 francs. Le château, bien qu'ayant<br />

arboré le drapeau de la Croix-Rouge, fut déjà copieusement bombardé le i5 août.<br />

Il le fut encore davantage le 23, vingt-cinq obus environ tombèrent sur lui. Tout le<br />

toit fut <strong>pour</strong> ainsi dire enlevé, et les blessés durent se blottir dans les écuries et le<br />

garage, plus à l'abri des projectiles (t).<br />

(1) Le "Rapport de combat de l'Etat-Major de la 64 e brigade d'infanterie dit que le *3 août « vers 1 h. 45<br />

de t'après.-midi, un détachement d'artillerie lourde ouvrit le feu (à Leffe) avec un résultat manifeste sur les<br />

maisons de Bouvignes occupées par l'ennemi ». (Annexe zz). Dans son «journal », un officier saxon de la<br />

8 e compagnie du 178 e va jusqu'à dire ceci t « Le clou de la journée c'a été deux obusiers de t5 cm., du<br />

19 e d'artillerie à pied qui, en vingt coups environ, ont bombardé de fond en comble la localité de Bouvignes. »<br />

{Carnets de route de combattants allemands, publiés par J. DE DAAPIERRE, p. 21.)<br />

23ç

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