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documents pour servir a l'histoire

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quatre heures (i). Sans même parler des balles françaises qui pouvaient<br />

évidemment faire des victimes dans les rangs allemands et qui en firent (2),<br />

quoi de plus naturel que de supposer que les soldats établis sur les<br />

hauteurs aient à leur tour usé des cartouches ? Qu'ils ne se soient pas<br />

montrés, c'est de toute évidence, car s'ils avaient été aperçus par les leurs,<br />

ils n'auraient pas davantage échappé aux regards investigateurs des<br />

Français établis sur l'autre rive. Enfin, un dernier argument, péremptoire<br />

nous semble-t-il, nous est donné par le sergent Stiebing. Vers 3 heures<br />

de l'après-midi il reçut l'ordre de se retirer avec une demi-section <strong>pour</strong><br />

aller occuper les collines et en chasser les francs-tireurs. Il avoue qu'il<br />

n'en trouva pas un seul (3) /<br />

Audialur et altera pars. Ecoutons maintenant le récit des veuves<br />

et des orphelins, car c'est d'eux seuls que nous pouvons apprendre la<br />

vérité sur les tueries de Leffe, tous les hommes ayant été fusillés.<br />

Commençons par celui d'Angèle Monin. Le nom de Monin paraît<br />

douze fois sur le nécrologe dinantais ; et, à ce chiffre, il faut ajouter toutes<br />

les personnes apparentées à la famille Monin mais portant un autre nom.<br />

N° 407. Rapport d'Angèle Monin.<br />

Nous étions à dix cachés dans la cave (4) : Mon père Félix Monin (fig. 53), ma<br />

mère, ma sceur Emilie, mes frères Charles, Alexis et Alphonse, ce dernier n'ayant<br />

que t4 ans, ma belle^sceur A. Fauquet, la femme de Charles, Armand Paquet,<br />

Alexandre Jacqmin et moi.<br />

Vers 10 heures, les Allemands envahissant toutes les maisons ouvrières,<br />

frappent à coups redoublés sur la porte. Mon père, espérant ainsi nous sauver,<br />

monte <strong>pour</strong> leur ouvrir. Il est aussitôt saisi, roué de coups et conduit entre deux<br />

soldats à la papeterie Ravet, où il tombe sous les balles allemandes. Au bruit qui<br />

se fait à la porte au moment où mon père se présente, maman s'empresse de<br />

remonter elle aussi <strong>pour</strong> demander grâce <strong>pour</strong> son mari. Des soldats la fouillent, lui<br />

prennent tout l'argent qu'elle avait sur elle et déchirent en petits morceaux six<br />

actions d'une valeur de 1,000 francs.<br />

Entendant les soldats descendre dans la cave, nous nous enfuyons par une<br />

fenêtre donnant sur le jardin. C'est alors que les Allemands, voyant leur proie leur<br />

(1) Annexe 27.<br />

(2) La 64 e brigade d'infanterie diî dans son rapport que « la 3 e C e du R. I. n° 178 souffrit particulière*<br />

ment du feu d'infanterie partant des maisons à tours pointues et des usines à droite de celles-ci à Bouvïgnes ».<br />

1 Annexe 22). Le journal d'un officier saxon du 178 e publié par F\. De Dampierre est tout aussi explicite : « Les<br />

rues descendant à la Meuse, sont balayées par le feu de l'infanterie ennemie. » Carnets de roule de cçmbaltanîs_<br />

allemands, p. 21.<br />

(3) Annexe 3i.<br />

{4) Au centre des « maisons ouvrières », n° 73.<br />

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