19.07.2013 Views

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

documents pour servir a l'histoire

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

etrouvé derrière l'atelier Ravet des papiers leur ayant appartenu, et nous y avons<br />

vu des flaques de sang! (i).<br />

Vers le soir, les soldats ont conduit les femmes au moulin d'Alprée, où on les<br />

a détenues prisonnières jusqu'au mardi soir.<br />

N° 4o3. Rapport de Marie "Remade, veuve d'Antoine Mazy.<br />

Depuis la bataille du t5 août, je m'étais réfugiée avec les miens chez ma<br />

sœur Pauline Remacle, épouse d'Adolphe Dernivois. Nous nous y trouvions à<br />

onze (Fig. 214, n° 55.)<br />

Le z3, de grand matin, en voyant les Allemands arriver toujours plus nom-breux<br />

sur la grand'route, et massacrer les hommes devant la maison Migeotte, nous<br />

nous sommes cachés dans le ruisseau qui coule derrière la maison de mon beaufrère<br />

(2). Vers midi, ma mère, âgée de 74 ans, ma belle-soeur, Adolphine Croisier,<br />

avec ses deux enfants, et Pauline Remacle, sont sorties de l'eau et sont allées se<br />

constituer prisonnières chez Migeotte. C'est alors qu'elles ont vu la maison<br />

d'Adolphe Dernivois en feu (3).<br />

A la tombée du jour, je suis sortie de l'eau avec mon mari, Antoine Mazy (fig. 16),<br />

ma sœur Clarisse, son époux Octave Thomas et mon frère Victor Remacle (fig. i5).<br />

Mais, entendant les Allemands tirer dans toutes les directions, nous sommes rentrés<br />

dans le ruisseau, ayant de l'eau jusqu'au cou.<br />

Après une nuit épouvantable, ne pouvant plus demeurer dans une pareille<br />

situation, le lundi matin, tout trempés, nous nous sommes dirigés, en levant les<br />

bras, vers des soldats massés sur la route. Accablés d'injures et de mauvais traitements,<br />

nous avons toute la peine du monde à nous frayer un passage au milieu de<br />

la cohue générale. Devant moi je vois tuer mon père et mon mari, au milieu des<br />

chevaux, et je suis, avec les miens qui me restent, conduite au moulin d'Alprée.<br />

On a retrouvé plus tard les cadavres de mon père et de mon mari dans la<br />

fosse commune creusée dans le jardin de ma tante Catherine Remacle, épouse<br />

Gaudinne.<br />

*<br />

* *<br />

N° àoà François Ravet, qui habitait derrière l'ancienne Papeterie, dans les Fonds,<br />

s'était réfugié à Leffe chez M. Mouton, s'y croyant plus en sûreté. C'est là que les<br />

Allemands le découvrirent le dimanche matin et, en compagnie du fils Mouton,<br />

René, âgé de 19 ans, le conduisirent près de la Papeterie, où par une ironie cruelle<br />

(1) Un autre fils de François Gaudinne (Edouard dit Edmond), fut tué te 23 à Leffe, devant<br />

l'Abbaye (fig. 10).<br />

{2) Adolphe Dernivois avait préféré se retirer dans les bois, mais voyant arriver des soldats, il rebroussa<br />

chemin et se cacha dans îe tronc d'un arbre encadré de buissons. Il y resta blotti jusqu'au jeudi soir, et de là<br />

assista en témoin oculaire aux différentes fusillades. Le mardi, il vit les soldats creuser une fosse dans te<br />

jardin Gaudinne, y amener sur une charrette à bras les cadavres et les culbuter dans la fosse ; tout cela s exé.cutait<br />

au son d'un accordéon que jouait un soldat !<br />

(3) C'est probablement à cette maison qu'il est fait allusion dans le rapport du capitaine Wilke, lorsque<br />

celui-ci dit : rt Je fis mettre le feu à cette maison parce que personne n'y fut trouvé. » {Livre Blanc, ann. a6,)<br />

63

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!