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documents pour servir a l'histoire

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Dauphin (fig. 173), et un petit jeune homme de Dinant, Robert Gillain, qui prenait sa<br />

pension chez ma belle-mère.<br />

Vers le soir, en voyant arriver les Allemands, mon mari nous a tous fait<br />

monter au grenier; nous y avons nettement entendu la fusillade chez notre voisine<br />

M me Even et bientôt nous avons vu sa maison tout en flammes. Craignant que le<br />

feu ne se communique à la nôtre, je voulus sortir, mais mon mari déconseilla la<br />

fuite, disant que nous nous ferions certainement ramasser par l'ennemi; aussi se<br />

contenta-t-il de descendre avec les autres dans la cave tandis que moi, tenant à<br />

mon idée, j'allais me cacher dans le jardin. Or, en descendant dans la cave, les<br />

réfugiés furent aperçus par deux soldats qui se trouvaient dans la maison de<br />

M me Burniaux, dont une fenêtre a vue sur notre cour. Aussi les deux Allemands<br />

eurent-ils bien vite fait de descendre et de massacrer tous les occupants de la cave.<br />

Comment s'y prirent-ils <strong>pour</strong> les tuer tous, je ne le sais. J'ai distinctement entendu<br />

ma fille leur dire : « Qu'allez-vous faire de nous? », et j'ai perçu des cris et des<br />

gémissements. Leur forfait accompli, les soldats mirent le feu à la maison. Quant<br />

à moi, je suis restée cachée toute la nuit dans le jardin, voyant l'incendie consumer<br />

ma maison, et le lundi matin je me réfugiai chez ma voisine M me Toussaint, où les<br />

Allemands ne vinrent pas. Je ne fus donc pas constituée prisonnière comme les<br />

autres habitants du quartier.<br />

Environ quinze jours après, intrigué par l'odeur nauséabonde qui se dégageait<br />

des ruines de la maison, on parvint à dégager l'entrée de la cave et on y trouva les<br />

cadavres des six victimes. Je les vis moi-même : ma mère avait la figure toute<br />

calcinée, elle était méconnaissable; les autres semblaient avoir été moins atteints par<br />

le feu.<br />

N° 483. Rapport d'Adèle "Houbion, veuve de Saturnin Charlier.<br />

J'avais une belle famille composée de six enfants, mon mari et moi, cela faisait<br />

huit personnes; en plus j'avais mon vieux père, Pierre Houbion, âgé de 85 ans, qui<br />

demeurait avec nous. Nous vivions très heureux : mon mari Saturnin Charlier<br />

(40 ans) était employé de commerce chez M. Legros à Dinant, l'aîné de mes enfants,<br />

Maurice, âgé de 16 ans, travaillait à la gare, ma fille Anna (t5 ans! apprenait la<br />

couture, et les quatre derniers allaient encore en classe : Claire (12. ans), Georges<br />

et Georgette, deux jumeaux (9 ans) et enfin le petit Gustave (4 ans). (Voir fig. 18t.)<br />

Le 23 août, dès le matin, au bruit du bombardement, nous étions descendus<br />

dans la cave et nous y avions passé toute la journée, lorsque vers i5 heures un<br />

obus éclate sur la façade de notre maison (fig. 214, n° 18). Alors avec mon mari,<br />

mes six enfants et mon vieux père, nous sommes allés nous réfugier sous l'aqueduc<br />

du chemin de fer (fig. i3i), notre maison étant juste en face. Nous pensions ne<br />

devoir nous protéger que des obus ennemis, ne pouvant nous imaginer que les<br />

Allemands s'en prendraient directement aux civils. Mon vieux père, à cause de son<br />

grand âge, ne pouvant se baisser assez fort <strong>pour</strong> pénétrer dans l'aqueduc, demeura<br />

à l'extérieur et mon mari et mon fils aîné lui tinrent compagnie. Ils étaient ainsi<br />

constamment exposés aux obus et aux shrapnells qui tombaient tout autour de nous.<br />

Aussi j'ai tant supplié mon mari, qu'il a consenti à ce que nous allions tous nous<br />

réfugier chez nos voisins d'en face, les Florin (fig. 214, n° 20). Nous nous y sommes<br />

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