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documents pour servir a l'histoire

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7*<br />

échapper, ont tiré sur nous et que mon petit frère Alphonse (fig. 56) a été<br />

mortellement atteint (t). Saisis par nos bourreaux, nous sommes conduits dans la<br />

direction de la Papeterie, encadrés chacun de deux soldats. Mon frère Charles<br />

(fig. 55) et mon beau-frère Armand Paquet (fig. 3t) nous précèdent. Arrivés près<br />

de chez Ravet, les Allemands tirent sur eux, et je les vois tomber tous deux, après<br />

quoi on nous introduit chez Jacquet-Bulens.<br />

Mon frère Alexis, ainsi qu'Alexandre Jacqmin, étaient restés dans la cave,<br />

blottis derrière des caisses. Les Allemands ne les y découvrirent pas. Le soir, ils<br />

purent s'échapper à la faveur des ténèbres et restèrent cachés dans les bois<br />

jusqu'au vendredi. Mon frère aîné Henri avait été, lui aussi, tué à la papeterie<br />

Ravet, avec son beau-père Jules Dubois, et en présence de sa femme (a). Le soir,<br />

nous fûmes conduites au moulin d'Alprée, où nous retrouvâmes ma belle-sœur<br />

chez elle, pleurant son mari. Un officier lui avoua que c'était lui qui l'avait tué,<br />

mais s'excusa en disant qu'il y avait été forcé, et que s'il n'avait pas exécuté<br />

l'ordre, il aurait été fusillé lui-même. Avant de s'en aller, il lui remit un sac de<br />

farine et d'autres denrées.<br />

Lorsque, le mardi soir, les Allemands nous déclarèrent libres, nous nous<br />

sommes toutes rendues chez les Prémontrés, où il nous semblait que nous étions<br />

plus en sûreté.<br />

Nous avons appris un peu plus tard que mon oncle, Jean-Baptiste Monin et<br />

un de mes beaux-frères, Emile Haustenne, avaient été tués devant l'Abbaye. Le<br />

nécrologe de notre famille portait donc sept noms : mon père, trois de mes frères,<br />

deux beaux-frères et un oncle ! Sans compter les parents plus éloignés.<br />

L'histoire de la famille Bulens est douloureusement intéressante et<br />

se confond avec celle des Zwollen et des Jacquet. Bien que la veuve<br />

d'Edouard Zwollen, Elvire Bulens, habitât rue Saint-Jacques, elle se<br />

trouvait avec les siens, chez son père, rue des Fonds de Leffe, n° 67, le<br />

23 août.<br />

C'est à son rapport que nous empruntons le passage suivant :<br />

N° 408. Vers 9 heures, les soldats allemands s'introduisent dans la maison et nous font<br />

sortir de la cave, où nous nous étions tous cachés : mon père, ma mère, mes sœurs,<br />

mon mari et mes deux enfants âgés respectivement de to et de S ans. Après nous<br />

avoir fouillés et nous avoir enlevé notre argent, ils nous font sortir et nous conduisent<br />

dans la direction des Fonds.<br />

A peine avions-nous dépassé les « maisons ouvrières », que nous vîmes un<br />

(t) Voici ce que dit dans sa déposition Etvire Bulens, veuve d'Edouard Zwollen qui, te 23, se trouvait<br />

rue des Fonds, dans une maison voisine de celle des Monin : « Dans la matinée, j'entendis crier : au secours,<br />

maman ! Je regardai par la fenêtre de la cuisine*cave, et j'aperçus le petit Alphonse Monin s'enfuir par les<br />

jardins. Je vis alors des Allemands tirer au revolver sur l'enfant et le petit tomber la figure contre terre en<br />

criant : Maman. Deux soldats ont voulu le relever, mais l'enfant est retombé, il était mort. On l'a retrouvé<br />

enterré chez les Sœurs, des cordes sous le bras. Il aura probablement été traîné jusque là. »<br />

(±) Oui avait vu tuer son père, son mari et deux de ses beauXr-frères.

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