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documents pour servir a l'histoire

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2.37<br />

L'histoire de Bouvignes même est contenue dans le très intéressant<br />

récit que nous a donné M. Ludovic Amand, bourgmestre de la<br />

commune, et auquel nous joignons un rapport de M. l'avocat Georges<br />

Wilmart.<br />

Pour l'intelligence du récit, que le lecteur se rappelle que Bouvignes<br />

se rattache à Dinant par le quartier Saint'-Médard : le passage à niveau<br />

de la ligne du chemin de fer Givet-Namur (orme la limite entre les deux<br />

communes. La grand'route qui longe la montagne, laisse à droite des<br />

maisons ou des villas entourées de jardins, le chemin de fer et la Meuse;<br />

elle mène en quelques minutes au centre du bourg, qui, profitant d'un<br />

élargissement de la vallée, s'est groupé autour de l'église, au pied des<br />

ruines historiques de Crèvecœur.<br />

C'est le dimanche soir déjà, vers 18 heures, que les premières<br />

troupes allemandes, qui ont traversé la Meuse en face de l'école régimentaire<br />

de Leffe, font irruption dans Bouvignes. La rage de l'ennemi<br />

semble quelque peu apaisée et les sévices sont beaucoup moins nombreux<br />

et moins sanglants sur la rive gauche, à l'extrémité nord tout au moins.<br />

N° 490. Rapport de M. Ludovic Amand, bourgmestre de Bouvignes.<br />

Dans le château (fig. 214, n° 45), les caves qui, du côté de la Meuse, sont au<br />

niveau du jardin ne pouvant nous protéger contre les obus ennemis, je me trouvais<br />

le 23 août, avec ma vieille mère infirme et tout mon personnel, ches M. le curé où<br />

nous avions rencontré la famille d'Evelette et d'autres voisins. Nous y passons toute<br />

la journée du dimanche dans la cave, entendant toujours gronder le canon, mais ne<br />

nous rendant nullement compte de l'issue de la bataille.<br />

Vers 18 h. 3o, une accalmie se prolongeant, je me rends dans le jardin de la<br />

cure et, de là, j'aperçois la maison de M. d'Evelette en flammes. Tandis que les<br />

soldats français s'enfuient, j'entends les Allemands sur la grand'route. Je me glisse<br />

jusqu'au château et j'y trouve l'ambulance remplie de blessés français. A la suite<br />

d'une alerte, je retourne précipitamment au presbytère. Je communique mes<br />

impressions à mes compagnons et tout le monde est d'avis qu'il faut se rendre<br />

aux Allemands <strong>pour</strong> arrêter l'incendie du village et éviter de plus grands malheurs.<br />

En vue de toute éventualité, nous prions M. le curé d'entendre notre confession et<br />

nous sortons. Je marche en tête accompagné de M" 6 Michel, d'origine allemande,<br />

ancienne gouvernante, et qui, en l'occurrence, <strong>pour</strong>ra nous rendre service. Je vois<br />

l'hospice en feu et, m'autorisant de ma qualité de bourgmestre, je crie dans la rue<br />

<strong>pour</strong> inviter les voisins à venir éteindre l'incendie. Peine perdue : tout le monde<br />

a fui, le village est désert. Sur ces entrefaites, j'aperçois des soldats allemands,<br />

porteurs de bidons à pétrole, activer le feu. Ceux-ci me voient aussi et, abandonnant<br />

leur œuvre incendiaire, ils se retournent vers nous, nous entourent et nous obligent<br />

à lever les bras. Tandis que quelques-uns nous gardent, d'autres s'apprêtent à

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