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documents pour servir a l'histoire

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N° 450. Lorsqu'on a séparé les hommes des femmes, un soldat, dit la veuve de Joseph<br />

Firmin, m'a mis sur les bras l'enfant d'Henri Georges. L'aîné de mes fils est venu<br />

me dire au revoir et m'encourager en disant qu'ils allaient retrouver leur père au<br />

ciel (t). Il a demandé à ses frères de ne pas se quitter, et ils sont partis en se tenant<br />

tous trois par le cou. J'ai vu tomber alors sous les balles mes trois fils et je me suis<br />

enfuie en tenant ma tête dans mes mains! Lorsque le lendemain, vers 6 heures du<br />

matin, je suis revenue près du monceau de cadavres, j'y ai retrouvé ceux de mes<br />

trois fils morts encore dans le même embrassement. (Fig. 162.)<br />

Voici ce que raconte la veuve d'Octave Hubert :<br />

N°45t. Quand les soldats sont venus nous prendre « chez Bouille », mon mari<br />

m'a dit : « Pauline, je vais y passer, aie soin de nos enfants ». Puis il m'a<br />

répété plusieurs fois : « Mon Dieu, Pauline, que tu vas être malheureuse ! »<br />

J'ai perdu alors mon mari dans la foule : mon aîné, Franz, âgé de 11 ans,<br />

m'accompagnait. Lorsque, peu de temps après, je retrouvai mes deux plus jeunes,<br />

Maurice et Georges, je leur demandai ce qu'était devenu leur papa : « Oh !<br />

maman, a répondu Maurice, papa est contre le mur ! » Il avait été tué.<br />

Voici encore ce que raconte la veuve Panier :<br />

N° 45a. Mon pauvre Fernand qui, depuis le début, ne m'avait pas quittée un<br />

instant, portait sur le bras notre jeune Max alors âgé de 3 ans seulement.<br />

L'enfant tenait ses petites mains levées <strong>pour</strong> demander qu'on ne fasse pas de<br />

mal à son papa qu'il baisait sans cesse, tandis que mon aîné — il avait près<br />

de 5 ans — que je tenais par la main, pleurait et suppliait les bourreaux.<br />

Cette scène aurait attendri des tigres; elle n'eut pas de prise sur ces monstres<br />

à face humaine... En ce moment cruel, Fernand me tendit l'enfant qui s'accro*<br />

chait à lui avec toute la force de ses petits bras, et voulut me parler. . Mais<br />

les mots expiraient sur ses lèvres et je compris qu'il murmurait : « au revoir ».<br />

Il me tendit encore des souvenirs qu'il portait sur lui, mais un soldat, le tirant<br />

violemment, le poussa vers le mur d'exécution avec les autres hommes.<br />

M lle Binamé qui, en qualité de gouvernante, accompagnait les<br />

enfants Wasseige, raconte ainsi les derniers moments de M. Wasseige<br />

et de ses deux fils (fig. t23, 124 et 125) :<br />

j^o 453. Monsieur nous recommanda une fois encore de renouveler entre les mains<br />

du bon Dieu le sacrifice de notre vie. Il me passa son argent et me confia<br />

ses enfants, puis il se recueillit. Je la verrai longtemps encore, cette figure<br />

pâle et résignée! Pierre eut juste le temps de me dire: « Vous prierez <strong>pour</strong> nous,<br />

n'est-ce pas? » Quant à Jacques il ne put dire un mot. Je m'éloignais avec les<br />

autres enfants, lorsqu'un soldat vint reprendre André et Etienne, âgés respective*<br />

(1) Tué le matin sur le seuil de sa maison Montagne de la Croix (voir p. 141).<br />

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