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documents pour servir a l'histoire

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240<br />

Dans le Livre Blanc allemand (Annexe 83) le nommé Martin Lemke, lieutenant<br />

de réserve de la 6 e compagnie du régiment io3, commandant local de Bouvignes<br />

du 24 au 26 août, raconte une histoire invraisemblable de francs-tireurs qui<br />

se serait passée dans la commune de Bouvignes sous son commandement. Il y met<br />

ma personne en cause et affirme que le Bourgmestre lui-même, à qui il raconta ce<br />

qui s'était passé, parla d'une façon indignée contre les francs-tireurs.<br />

En effet, le 26 août, je fus mis en rapport avec le commandant local Lemke qui<br />

se montra correct à mon égard. Mais je n'ai aucun souvenir que cet officier m'ait<br />

entretenu d'exploits de francs-tireurs. J'affirme, au contraire, sur mon honneur, que<br />

pas un habitant de ma commune ne s'est rendu coupable d'un acte d'hostilité<br />

quelconque à l'égard des troupes allemandes (1).<br />

N° 491. Rapport de M. l'avocat Georges "Wilmart.<br />

J'habitais une villa située sur la route de Namur à Dinant, sise sur la commune<br />

de Bouvignes, au lieu dit Bouyet (fig. 214, n° 39). Je m'y trouvais, le 23 août 1914,<br />

avec ma femme, mon fils Cari et mes deux servantes Henriette Vandeputte, de Aye,<br />

et Bertha Miécret, de Halma.<br />

Le bombardement de la rive gauche de la Meuse, commencé dès 6 heures du<br />

matin, progressa systématiquement et atteignit bientôt ma maison. Dès 9 heures, les<br />

Allemands lancèrent sur mon habitation des obus incendiaires, alors que pas un<br />

soldat français ou belge ne s'y trouvait caché. Bientôt, l'œuvre de destruction était<br />

accomplie et, dévoré par les flammes, l'immeuble s'écroulait.<br />

De crainte d'être ensevelis sous les décombres, en voyant les progrès de<br />

l'incendie nous nous étions tous réfugiés chez une voisine, la veuve Pauline Baudart.<br />

Mais, bientôt, ce nouveau refuge devint aussi précaire que le premier et force<br />

nous fut de l'abandonner. On décida d'aller se cacher derrière un mur de la propriété<br />

de M. Beernaerts située en face de la nôtre. Pour nous y rendre, il fallait<br />

traverser la grand'route sur un passage à découvert de cent mètres environ. Les<br />

Allemands qui, des hauteurs de la rive droite, suivaient facilement tous nos mouvements,<br />

dirigèrent sur nous un feu nourri, mais sans nous atteindre.<br />

Pendant toute l'après-midi, nous assistâmes ainsi au spectacle effrayant et douloureux<br />

de l'incendie de Dinant, tandis que le canon grondait.<br />

Vers 17 h. 3o, un soldat français vint tomber près de nous, gravement blessé.<br />

C'est à peu près vers cette heure, que les premières troupes allemandes traversèrent<br />

la Meuse au-dessus de l'écluse de Bouvignes, se dirigeant à la <strong>pour</strong>suite des<br />

soldats français (2). L'ennemi s'avança bientôt vers la place que nous occupions et,<br />

arrivé à 40 mètres de nous, un sergent saxon du io3 e de Dresde, qui accompagnait<br />

un peloton d'infanterie, saisit le fusil d'un de ses hommes et sans aucun motif, alors<br />

que ma femme implorait en allemand sa pitié, fit feu sur nous. La première victime<br />

fut Henriette Vandeputte (21 ans) (fig. 80) qui reçut une balle à la tête et fut tuée sur<br />

(1) Voir la réponse de l'Evêque de Namur au Livre Blanc dans Mgr Heylen, par Jansen, p. 23o et Le sac<br />

de Dinant de M.. Tschoffen, pp- 2ot*-2o3.<br />

(2) Il s'agit probablement des chasseurs de Marbourg qui, les premiers, avaient traveisé la M.eusz sur des<br />

pontons. (Voir J. DE DAMPIEHHE, O. C. p. 23.)

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