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documents pour servir a l'histoire

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Noël, Alfred Baudart et Auguste Warnon (i); vers 17 heures, les familles<br />

Jules Lebrun (2) et celles du Couret (3). A l'exception des familles qui<br />

composèrent le dernier groupe, celui de 17 heures, et qui restèrent dans<br />

la cour Est de la prison, toutes les autres furent introduites dans le<br />

cellulaire (4).<br />

Enfin, <strong>pour</strong> achever <strong>l'histoire</strong> du « nettoyage » de cette partie de la<br />

ville dont nous venons de nous occuper, nous devons signaler le sort<br />

différent qui fut réservé à certaines familles ; elles n'allèrent pas à la<br />

prison. Un peu avant neuf heures du matin, des Allemands descendant à<br />

leur tour la Montagne de la Croix enlevèrent les familles que ceux qui<br />

les avaient précédés, avaient laissées chez elles : Auguste Guillaume,<br />

Joseph Firmin, Alexandre Georges et son fils Henri, Emile Angot (5),<br />

Alexis Lahaye. — Léonie Firmin, épouse Defrance, va continuer le<br />

récit dont nous avons déjà publié le commencement (page 12.7).<br />

N° 442. Après les deux premières patrouilles, est passé un médecin, avec brassard de<br />

la Croix Rouge; il distribuait du chocolat, il nous en a offert. Pour répondre à une<br />

gentillesse par une gentillesse, mon père lui a demandé s'il n'avait besoin de rien ;<br />

à quoi il a répondu en bon français : « Oh ! non, merci ! » Mon père lui ayant encore<br />

demandé s'il n'y avait pas de danger, il a dit : « Rentrez chez vous, Monsieur ».<br />

Est arrivée ensuite une troisième patrouille : c'étaient les sauvages, ils criaient,<br />

ils hurlaient; ils étaient précédés d'un officier, le revolver au poing, le sabre au<br />

clair, qu'il agitait à gauche, à droite. Voyant cela, mon mari n'a fait qu'un bond, il<br />

s'est sauvé dans le jardin (6).<br />

L'officier s'est trouvé au milieu de nous. Mon frère Joseph a reçu un coup de<br />

sabre sur le bras; il a saigné toute la journée, malgré le mouchoir de poche que<br />

que nous avons serré autour de son poignet. En même temps mon père était atteint<br />

d'une balle de revolver qui pénétra dans l'oreille et sortit par le dessus de la tête.<br />

Il recula quelques pas dans la place de gauche et tomba sans pousser un cri. Les<br />

soldats criblaient la maison de balles.<br />

Le médecin de la Croix Rouge n'était qu'à quelques pas. Je crois qu'en voyant<br />

arriver l'officier et les soldats, il a pressenti un malheur et aurait bien voulu l'éviter.<br />

Il s'est élancé et a crié : « Halte. » Mais ils ne se sont pas arrêtés.<br />

(t) Au bas de la Montagne de la Croix. Auguste Warnon ne voulut pas se rendre. On le retrouve dans la<br />

Montagne le mercredi portant secours aux « escapes » de la fusillade du mur Tschoffen.<br />

(2) Rue de la Grêle; avec elle, des voisins, Baudart, Laforêt, etc.<br />

(3) Les Jaumonet, les Jaumaux et les Michel. M me Léon Michel était veuve depuis le matin (voir page 117).<br />

(4) Nous nous bornons ici à mentionner que la famille Georges, du « Rossignol H , et un certain nombre<br />

de familles habitant les Rivages en aval de l'église Saint^Paul vinrent aussi à la prison le soir ; les événements<br />

qui les concernent seront racontés séparément : ils trouvent leur place ailleurs.<br />

(5) Avec lui Joseph Cotlignon, venu des Rivages.<br />

(ô) Emile Defrance s'est dissimulé dans une haie, et y est resté caché jusqu'au mardi ; après quoi, il est<br />

allé à la caserne, à Leffe.<br />

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