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documents pour servir a l'histoire

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12.0<br />

dans notre cave. Nous y étions encore le dimanche dans la matinée, lorsque nous<br />

en fûmes chassés par le feu, notre maison brûlait. Nous nous sommes alors réfugiés<br />

dans un bâtiment situé au fond de la cour et, de là, nous avons passé dans le jardin<br />

Dargent, dont la maison brûlait aussi.<br />

Nous nous étions blottis dans une petite baraque, lorsque vers 18 heures, les<br />

Allemands, descendant du fort, nous trouvent et nous font sortir en tirant déjà sur<br />

nous : une balle blessa légèrement M me Maillen. Tandis que les femmes sont mises<br />

de côté, les hommes sont adossés à un mur et tués à bout portant : mon mari d'abord,<br />

Joseph Bourdon, puis Jules Lion, et enfin son père. Aussitôt après on nous lie<br />

toutes les trois, les mains derrière le dos, puis on nous attache ensemble. Dans cette<br />

position incommode, un officier nous fait descendre et nous stationnons quelque<br />

vingt minutes rue Adolphe Sax, près de la maison du D r Capelle, la seule qui n'avait<br />

pas encore été incendiée. Après ce laps de temps, nous avons dû grimper<br />

de nouveau dans la montagne (1), <strong>pour</strong> redescendre par l'escalier du fort dans la rue<br />

Saint-Jacques. De là, on nous a conduites dans la direction de Gemechenne, où<br />

nous avons passé la nuit à la belle étoile dans la prairie de Stéphenne, attachées<br />

à un piquet, dos-à-dos, les mains toujours liées.<br />

Le lundi, vers \ 1 heures, nous avons été menées à l'école régimentaire, où l'on<br />

nous a délié les mains, et où, <strong>pour</strong> la première fois, on nous a donné un peu d'eau.<br />

Le soir, nous avons dû nous rendre à l'Abbaye, où nous avons été retenues<br />

jusqu'au jeudi.<br />

La rue Saint-Jacques, déjà ensanglantée le z\, avait vu passer,<br />

pendant la journée du 2.3 août, des Dinantais prisonniers, dont<br />

plusieurs furent tués sur la route de Ciney, ainsi que nous l'avons déjà<br />

raconté. Les maisons non incendiées le vendredi le furent le dimanche et,<br />

si quelques malheureux s'y tenaient cachés, ils étaient impitoyablement<br />

massacrés ou n'échappaient que par miracle. C'est ce que nous raconte<br />

Camille Puissant dans le rapport qu'on va lire.<br />

N° 435. Nous occupions un appartement dans la maison de la veuve Ronvaux, la<br />

quatorzième habitation de la rue Saint-Jacques à gauche en montant, à partir de la<br />

rue Petite (a). Les autres habitants de notre quartier avaient fui après les<br />

événements du 21 et je restais avec ma femme et mon fils Henri et d'autres locataires,<br />

Alphonse Herman, sa femme et la sœur de celle-ci, Marie Pirot.<br />

Le grenier de la maison donnait accès à la première terrasse qui sert<br />

de jardin. C'est là que nous nous tenions cachés le dimanche 2,3 août, depuis<br />

le matin.<br />

compte comment elle avait disparu. Son cadavre, à moitié carbonisé, fut retrouvé, un an après, dans un champ<br />

au-dessus de la citadelle. On ne sait dans quelles circonstances il fut transporté là. Sa sœur, M me Mossiat-<br />

Maillen est venue le reconnaître ; elle était accompagnée de son mari et de M Ue Alaria Fauconnier. (D'après la<br />

déposition de iVt e Fauconnier.)<br />

(1) On ne pouvait plus passer dans le bas delà rue Saint-Jacques, à cause des incendies.<br />

(î) C'est précisément à cette maison que l'incendie s'était arrêté le 21.

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