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Notre choix
Ces rencontres précoces nous ont d'abord apporté un sodagement
immédiat en nous montrant des perspectives positives : bien
que sourde, Magaii pouvait échapper au destin de handicapée perpétuellement
assistée. Mais 1 fallait surtout qu'elle ait une langue et,
afin de lui faciliter au maximum la communication, il valait mieux la
faire passer par le canal visuel. Or il existe une langue développée
par les sourds eux-mêmes, qui est donc naturellement adaptée à la
communication visuelle tout en étant uce langue (= moyen de communication
d'un groupe social) : la langue des signes. Pour l'acquérir,
notre bébé sourd aurait les mêmes chances qu'un béb6 entendant
face à la langue orale, pourvu qu'il trouve un environnement adéquat
! Quant à L'apprentissage oral, nous le jugons certes très souhaitable
mais plus artificiel, et trop risqué pour accepter d'en faire le
passage obligé vers toute l'éducation ultérieure,
En fait, nous nous imaglliions alors confrontés au dilemme suivant
: soit encourager Magali & se couper du monde entendant en
misant sur la LSF (ce qui lui assurait du moins une langue), soit retarder
gravement ses acquisitions en misant sur l'oral (ce qui créerait
encore d'autres problèmes en cas d'échec). Nos rencontres avec des
famiiles ayant connu la deuxième situation, et qui en sortaient grilce
la LSF, nous ont nettement incités à juger que la première &entualité
constituait le moindre &que. Nous avons donc envisagé pour
Magali les objectifs suivants : le plus vite possible, une langue « parlée
», et alors la LSF s'imposait ; en second par ordre d'importance,
le français sous sa forme écrite, donc visuelle, pour accéder & la
culture majoritaire (et aussi pour les plaisirs de la lecture, à défaut
d'avoir ceux de la musique ...) ; enfin, autant que possible, le français
oral, Dans cette optique, c'est la langue des signes qui ferait le pont
vers le français écrit, et aussi vers le français oral (N.B. : la langue
des signes ne s'écrit pas). Nous options donc pour une éducation bilingue
encourageant tous les modes de communicatiorz.
Ii y avait bien plusieurs structures pour enfants sourds dans
notre département ; mais pour l'option bilingue, rien ! (Un centre
très proche et bien équipé refusait la langue des signes). Nous avons