Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

sods. Sans cette rencontre, l'information serait pavement tronquée,
Mais elle est souvent délicate à faire accepter par des parents
qui n'ont pas encore entièrement admis que leur enfant appartienne
au monde des sourds.
« Comment communiquer avec mon enfant ? » Cette question,
prhordiale aujourd%ui, remplace celle que nous posions il y a trente
ans : « Quand parlera-t-il pour que nous puissions wmmuniquer
avec lui ? » En fait, Vbronique ne s'est même pas posé la question, la
langue maternelle de PhQpe sera la sienne : la tSF. « Je suis très
heureuse que mon fils soit sourd car, ainsi, je serai sa vraie mère »
(sa fille, entendante, a été élevée surtout par ses grands-parents).
Alors j'ai pris des cours de LW et toute la familtle proche, oncles,
tantes, cousines, en ont appris les rudiments, Ces cours qui avaient
lieu au CAMPS, avec un poupe de jeunes parents, nous ont permis
de dkouvrir une langue riche dont les structures, si différentes de la
ndtre, nous faisaient entrevoir ce mode de « pensee visuelle » des
sourds qu'if nous est si difficile d'haginer. « La LSF se parle comme
on dessine » m'a dit un sourd, et j'ai rapproché cette réfiehn de
celle que Véronique me fait quand elle ne comprend pas mes explications,
«Papa, n'oublie pas que dans ma tête je n'ai que des
images P.
Et Phrlippe s'est approprié la LXF avec la même facilité q ub
bébé entendant s'approprie notre langue. Aujourd'hui, à quatre ans,
if nous assaille de questions en participant à tous les petits événements
de son environnement. Avec lui, je vértfte à quel point la
communication est à la base du développement et de l'épanouissement
d'un enfant, II y a trente ans, dans les mhes circonstances,
nous étions désespérés en présence de Véronique. A part quelques
actes élémentaires de la vie de tous les jours, nous étions kcapables
de lui faire comprendre ce que nous voul_tons lui dire et de comprendre
ce qu'elle voulait. Alors, ces vaines tentatives se teminaient
presque toujours par des cris et des trépipements. Il est vrai qu'&
l'époque, nous pensions que ces réactions étaient nomales chez un
enfant sourd. Un 6mtnent professeur, qui faisait autoritb, démontrait