Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

associations multiples de moyens comrnunicationnels devraient être
étudiées soigneusement.
- L'association du FS et de h LSF soulève tous les probl&mes qui
ont été évoqués en 3.2. Il faut cependant reconnaître que l'utilisation
conjointe du fiançais et du ES présente infiniment moins d'obstacles.
Il n'y a plus ici le risque de voir un systeme maltraité (la LSF) par
injection de son lexique dans le sabir, il n'existe plus la malencontreuse
conjonction de deux codes originaux mais seulement le couplage
d'une langue (le français) et d'une technique de visualisation
de certaines de ses unités. Dans cette optique, le problème du sens se
pose différemment : il n'est pas plus absurde de représenter la signification
d'une expression comme « j'ai eu chaud » par certains signes
que par une suite d'unités sonares. En un mot, les problèmes de traduction
s'évanouissent puisque, justement, il n'y a plus traduction.
Les difficultés réapparaîtront si, un jour, l'enfant apprend la LSF : il
se trouvera confronté alors à une étrange situation où les signes seront
à la fois connus de lui dans un système et inconnus dans le système
nouveau ; cela n'ira pas sans doute sans bon nombre de confusions
et un difficile effort d'adaptation. On comprend alors les préventions
de certains avocats de la LSF à l'égard du FS, comparables
au refus du « franglais » par les défenseurs de la langue française.
- Le bilinguisme enfin n'offre pas, malgré les apparences, une
solution évidente où toutes les difficultés se trouveraient magiquement
résolues. La reconnaissance de l'efficacité de deux systèmes ne
saurait se traduire par une simple addition; 3 serait naïf de
conclure : puisque le français excelie en ceci et la LSF en cela,
apprenons-les tous deux à l'enfant et il n'y aura plus de problèmes !
Ce terme si couramment utilisé de *( bilinguisme » fausse la véritable
nature de la problématique en cause car il renvoie à une situation
fréquente certes mais différente. Les bilinguismes connus et étudiés
sont ceux de langues audio-vocales, utilisant donc le même canal et le
même support (phonique) ; quand un jeune enfant pratique une
langue A, puis une langue B, il aurait pu tout aussi bien avoir le parler
B pour langue première : il n'y a entre A et B aucun ordre de
priorité (cf. 2.3.). Et s'il apprend en même temps les deux langues A