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Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

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l'institution scolaire, creuset en fait de la communauté sourde, car on<br />

n'apprend rtleilement une langue que dans un milieu qui la parle<br />

vraiment. Dans la mesure où il y a là renversement d'une tendance<br />

rkente vers l'ouverture et l'intégration, il faut en prendre<br />

conscience.<br />

On touche du doigt le paradoxe où conduit la revendication de la<br />

: les entendants qui veulent léguer la leur (le<br />

français) n'en ont pas toujours les moyens, ceux qui se donnent les<br />

moyens de communiquer n'ont qu'un héritage bien mince A transmettre<br />

! HB~AGE<br />

ET UTILISATION PMCOCE NE S7m0NISEm<br />

PAS MCKI)SATmENT.<br />

Un autre paradoxe tient à X"évo1ution de la scolarisation <strong>des</strong> déficients<br />

auditifs, marquée par un effacement progressif de l'internat.<br />

Depuis le congr&s de Milan (1880) jusqu'au milieu de ce sihle, période<br />

durant laquelle l'usage de la LSF se trouvait officiellement<br />

prohibt., l'enseignement oralo-gaphique reposait en fait sur un bilinguisme<br />

réel mais non reconnu et surtout non exploité par les enseignants.<br />

<strong>Les</strong> instituts étaient avant tout <strong>des</strong> internats, rt.unissant une<br />

population dant <strong>des</strong> jeunes enfants Qusqu'am grands adolescents de<br />

vingt ans et plus. Ces élhves sourds vivaient donc dans une v6ritable<br />

communauté sourde dont le moyen communieationnel naturel, en<br />

dehors de la classe, était la UF. Ainsi l'héritage hguistique et culturel<br />

se transmettait normalement et les jeunes possédaient un langage<br />

premier, appris dans les conditions habituelies de i'échange et du<br />

dialogue en situation, qui leur permettait d'acquérir tous les concepts<br />

auxquels les entendants aecgdent par le biais du français. Sans quqs<br />

s'en rendissent compte, les enseignants avaient d'une certaine façon<br />

leur t$che facilitée dans l'enseipement du français, non point par<br />

l'utitisation <strong>des</strong> signes (puisqu'als n'en faisaient pas) mais par le fait<br />

qu'il s9établlssait de nombreuses correspondances entre la langue découverte<br />

et le langage déjà connu, au niveau conceptuel tout au<br />

moins. <strong>Les</strong> enfants hteugents pouvaient faire cette traduction inconsciente<br />

en partant d'une compréhension plus ou moins élaborée,<br />

mais d&jà en place, pour aller vers les structures de la langue seconde.<br />

<strong>Les</strong> élèves étaient rtCellement bilingues, sachant communiquer<br />

avec Ieurs semblables et, peu il peu, s'exprimer dans la langue de

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