04.11.2014 Views

Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

analyses pragmatiques, infiniment plus riches que les précédentes,<br />

risquent fort de nous faire perdre de vue la spécificité du langage<br />

dont 17élucidation reste une <strong>des</strong> taches premières de la linguistique.<br />

Le danger est grand de glisser vers un psychologisme d'autant plus<br />

pernicieux qu'il demeure parfois inconscient : l'approche sémantique,<br />

sous couvert de nous parler du langage, risque en effet d'analyser<br />

en réalité tout le référent physique et conceptuel du discours,<br />

donc au bout du compte le fonaionnement mental de l'esprit humain<br />

ou les stmctures relationnega de l'individu aux autres et au monde,<br />

et l'objet-langue se perd dans un flou que les définitions formefles<br />

voulaient justement éviter.<br />

Quand on passe du niveau général du langage à celui, plus particulier,<br />

<strong>des</strong> diverses langues humaines, le problème devient encore<br />

plus épineux, Nous n'en donnerons pour preuve que les difficultés<br />

que rencontrent les linguistes à déteminer l'existence <strong>des</strong> différentes<br />

langues du monde pour en établir les atlas et les Filiations : l'évaluation<br />

varie, selon les experts, de 3 500 à 8 000 langues environ ! C'est<br />

qu'il est en effet fort dcSlicat de dhuper dans le continuum <strong>des</strong><br />

idiomes les limites Ilinguistiques et géographiques précises permettant<br />

de conclure : ici s'arrête une langue, là commence une autre,<br />

telles que l'on puisse dlscrire chacune dans son originalité. Inversement,<br />

certaines langues de grande culture, tri% rbpandues, se subdivisent<br />

en un tel nombre de parlers qu'il n'est pas du tout évident que le<br />

fermier du Wisconsin, le professeur de Nouvelle Zélande et le négociant<br />

de Tokyo parlent « la même langue » quand ils utilisent l'angloaméricain.<br />

Le probl&rne devient encore plus complexe si l'on considère tout<br />

ce qui sépare 19Nwmatioii méthodologique de l'existence d'une<br />

langue, établie par les linguistes, de la reconnaissance de cette<br />

langue au sein de la grande famiile <strong>des</strong> autres langues déjA officiellement<br />

légitimées. La question n'est plus ici seulement technique, car<br />

les critères de cette reconnaissance débordent largement du domaine<br />

préGis que la discipline linguistique (qui se veut générafement objective<br />

et axiologiquement neutre) se fixe d'habitude. Ce sont alors les<br />

considérations ethnolo@ques, sociolo@ques, historiques, éthiques, et<br />

au bout du compte politiques - au sens général du terme - qui pri-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!