Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

Nous codons depuis bienttlt six ans, Etienne a huit ans et quatre
mois.
POINT ESSENTIEL POUR NOUS : NOUS NE SOMMES PAS DU TOUT
SEVRES DANS NOTRE COMMWCAmON AVEC ETIENNE. Nous fui
avons bien sQr transmis des connaissances, mais au-delà, c'est par le
LPC qu'if a eu et a accès à tout ce qui fait le patrimoine culturel et
spirituel de la famille : les habitudes linguistiques, des formules du
terroir à celles de la grand-mère, l'humour, les plaisanteries, etc. UN
EXEMPLE RECENT : à l'occasion du 1" avril, il me dit « poisson
d'avril » et je lui réponds, comme au temps de mon enfance, dans ma
petite école, «poisson d'avril, tête d'imbécile ». Je continue dans
mon élan (< tiens, écoute : avril-imbécile, sa rime ! » Etienne A Vü LA
avec le LPC. Quelques jours plus tard, il resservait le « poisson
d'avril, tête d'imbécile >> à son père !
Antoine, son frère qui a quatre ans de plus que lui et qui code
très bien, s'est charge de lui apprendre toutes les expressions dans le
vent !
Etienne est actuellement intégré dans l'école primaire de notre
quartier, toujours dans le cadre de la structure de 1'INJS de Paris,
c'est-à-dire avec le soutien WMA.RQUABLE (il s'agit bien d'un soutien,
d'une aide à la communication et en rien d'un tutorat) du Professeur
de sourds et de PEducatrice spécialisée qui sont avec lui
depuis maintenant cinq ans. De l'avis de l'équipe pédagogique, son
niveau à l'école est bon (pour le moment, bien sCtr, car l'évolution est
toujours imprévisible).
Son langage progresse régulièrement. Il a actuellement une
bonne structure de la phrase et des formules très spontanées. Il ne
code pas les consignes ni les petites phrases, mais code les grandes
explications. 11 est bavard ... bavard ...
Le LPC n'a pas annulé sa surdité et il convient de rester vigilant,
de ne pas dire n'importe quoi et n'importe comment : si notre langage
avec Etienne est presque courant, il reste adapt4 et lorsque
nous parlons en codant avec Antoine, son frère, pour qu'Etienne