Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

. AU DROIT DE CITE
Ce qui se passe un peu partout dans le monde depuis une quinzaine
d'années oblige à reconsidérer les anciennes fapns de voir et
de faire. Cest au nom de l'intégration et de la lutte contre Xe ghetto
qu'on a condamné et combattu les signes. Il est clair à pcbsent qu'il
fdait procéder de mani&re inverse, La reconnaissance de la langue
de signes est la condition sine qw nos de l'int4gration et de la mrtie
du ghetto.
Il y a quelques années, c'est aux Etats-Unis ou dans bs pays
scandinaves qu'on aurait été chercher les éléments de la d6manstration.
Dieu soit loué, on en trouve aujourd'hui en France, bien que les
changements me semblent s'y passer de façon quelque peu conEctuelle
et grinçante.
Ce à quoi nous assistons eût été inconcevable il y a quelques années.
Je pènse en premier lieu aux u sourds parlants » qui ne
connaissaient pas les gestes. Ce sont eux, les premiers btsnéficiaires
des interprètes. L'accès à n'importe quel exposé ou débat public leur
était interdit. Cela semblait aller de soi. Ne sachant pas communiquer
par signes, ils n'imaginaient pas non plus que puisse exister pour eux
de conversation il plusieurs oh 2s ne soient pas mis en situation
d'infériorité.
Ces dkcouvertes, qui prennent parfois la forme d'une révtSfation,
font de certains de ces sourds les militants les plus actifs en faveur de
leur langue retrouvée.
Les barrières entre sourds tombent, et tous, grilce à la multiplication
des interprètes dans tous les contextes (administratifs, médicaux,
culturels, religieux, professionnels, politiques ...) auront enfin
accès à ce qui se passe dans le monde des entendants qui est quand
même aussi le leur.
Il ne suffit pas de mentionner tout ce à quoi les sourds peuvent
enfin avoir accès aujourd'hui, bien que gour&. Il faudrait parler de
tout ce a quoi ils ont enfin accès parce que justement ils sont sourds.
Le cas exemplaire est celui de nombreux types d'interventions de ca-