Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

parole, mais en accompagnant pas à pas celle-ci : pour appréhender
la forme des énoncés le sujet doit synthétiser les informations visuelles
de la lecture labiale et les indices visibles fournis par la main
du locuteur. Le LPC est donc une technique visuo-gestuelle assurant
la réception du français ; simplement les formes acoustiques de la
parole impossibles à percevoir par le sujet sourd sont remplacées par
des formes visuelles à deux composantes interdépendantes : lèvres et
mains.
Le LPC offre donc pour les parents et pour les enseignants des
avantages considérables :
- Les informations provenant de la lecture labiale et de l'appareillage
prothétique dbpassent rarement le taux de 50 % d'intelligibilité
chez les sourds profonds. Encore s'agit-il de sujets bien entraînés
à la labio-lecture et possédant une excellente connaissance de la
langue permettant d'assurer la suppléance mentale nécessaire à ce
type de déchiffrage (une forme est discriminée parmi d'autres possibles
à partir de ce que le sujet sait du thème de l'énoncé, du vocabulaire
du français et de ses constructions grammaticales). Cette
compétence particulière, on le voit, ne peut être le fait de très jeunes
enfants puisqu'elle présuppose en grande partie la connaissance de
ce vers quoi tend justement l'éducation : la maîtrise de la langue !
Avec l'aide du LPC, l'intelligibilité peut, dans le meilleur des cas, atteindre
les 100 % et surtout l'outil peut être utilisé dès le tout début
de la communication. En remplaçant les informations audibles par
des informations visibles équivalentes on se ressitue, théoriquement,
dans les conditions habituelles de l'acquisition du langage : en corrélant
des tranches de signifiants à des objets, des situations, des procès,
etc., le sujet sera à même de s'approprier le langage en donnant
des significations à des structures.
- Quand le processus réussit, on n'observe donc presque plus
aucun retard dans l'acquisition de la langue française. Les mots
grammaticaux (souvent monosyllabiques) si difficiles pour l'enfant
déficient auditif et pourtant indispensables à la structuration de
notre langue, sont connus, compris et réutilisés, la construction des