Hyperlien - Les Classiques des sciences sociales

en même temps et, parfois, lui épelant des mots en dactylologie : il
était exclu pour nous de signer vraiment comme les sourds, puisque
nous débutions en LSF et que Sandrine commençait à parler. Il y
avait des moments purement en signes (les contes), ou bien en oral,
toujours h la faveur des circonstances et jamais de façon rigide. Nous
encouragions aussi les jeux de voix, l'intonation ; Sandrine s'y prêtait
aussi avec beaucoup de plaisir. Les progrès de Magai, tantôt en
signes, tantdt en oral, nous ont toujours encouragés à aller plus loin.
Mais nous avons toujours refuse de lui enreigner une langue (queile
qu'elle soit) ; son langage s'est développé en situation de communication.
Son langage il elle était un m6lange de UF, de français signtz,
d'oral et de mimique, toujows pour être le mieux comprise. Magali a
très vite pris conscience de ses deux mondes. Elle testait son interlocuteur
: s'il ne signait pas, elle filaborait un babillage qui fut longtemps
incompréhensible ; mais avec la famille, l'entourage et les
sourds, le dialogue s5nstaurait tout de suite.
La jeune tante des filles s'est mise elle-rnhe facilement aux
signes, alors que les gands-parents ont dQ assez vite abandonner, à
leur grand désespoir. Heureusement, les gestes spontanés puis l'oral
et l'&rit leur ont permis beaucoup d'&changes.
Fratrie et famirte
En quoi la prgsence d'une soeur jumelle entendante peut-elle
être instructive au plan général ?
D'abord, cette présence (avec les rivalités qu'elle induit) agit
comme un rappel très fort et permanent: il ne faut pas sacrifier
l'équilibre global de la vie familiale au profit d'une focalisation plus
ou moins exclusive sur l'enfant sourd. A ce point de vue, la U F favorise
une cammunication mieux répartie et une vie plus détendue au
sein de notre famille, Sandrine l'a apprise spontanément, et elle a
certainement relayé beaucoup d'uiformations à sa soeur, Elle est de-