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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 121<br />

Cette méthode était séduisante par sa simplicité. Malheureusement, elle eut contre<br />

elle les faits, accident arrivé à bien des systèmes. Owen établit, par une série<br />

d'observations sans réplique, que Camper n'avait étudié la conformation de la tête<br />

osseuse des singes que sur de jeunes sujets, et que, chez les individus parvenus à l'âge<br />

adulte, la croissance des dents, l'élargissement des mâchoires et le développement de<br />

l'arcade zygomatique n'étant pas accompagnés d'un agrandissement correspondant du<br />

cerveau, les différences avec la tête humaine sont tout autres que celles dont Camper<br />

avait établi les chiffres, puisque l'angle facial de l'orang noir ou du chimpanzé le plus<br />

favorisé de la nature ne dépasse par 30 et 35 degrés au plus. De ce chiffre aux 70 degrés<br />

du nègre et du Kalmouk, il y a trop loin pour que la série imaginée par Camper<br />

demeure admissible.<br />

La phrénologie avait marié beaucoup de ses démonstrations à la théorie du savant<br />

hollandais. On aimait à reconnaître, dans la série ascendante des animaux vers l'homme,<br />

des développements correspondants dans les instincts. Cependant les faits furent<br />

encore contraires à ce point de vue. On objecta, entre autres que l'éléphant, dont<br />

l'intelligence est incontestablement supérieure à celle des orangs-outangs, présente un<br />

angle facial beaucoup plus aigu que le leur, et, parmi les singes eux-mêmes, il s'en faut<br />

que les plus intelligents, les plus susceptibles de recevoir une sorte d'éducation<br />

domestique, appartiennent aux plus grandes espèces.<br />

Outre ces deux graves défauts, la méthode de Camper présentait encore un côté très<br />

attaquable. Elle ne s'appliquait pas à toutes les variétés de la race humaine. Elle laissait<br />

en dehors de ses catégories les tribus à tête pyramidale, et c'est là cependant un<br />

caractère assez frappant.<br />

Blumenbach, ayant beau jeu contre son prédécesseur, proposa, à son tour, un<br />

système : c'était d'étudier la tête de l'homme par en haut. Il appela son invention,<br />

norma verticalis, la méthode verticale. Il assurait que la comparaison de la largeur<br />

supérieure des têtes faisait ressortir les principales différences dans la configuration<br />

générale du crâne. Suivant lui, l'étude de cette partie du corps soulève tant de remarques,<br />

surtout quant aux points déterminant le caractère national, qu'il est impossible de<br />

soumettre toutes ces diversités à une mesure unique de lignes et d'angles, et que, pour<br />

parvenir à une classification satisfaisante, il faut considérer les têtes sous l'aspect qui<br />

peut embrasser, d'un seul coup d'œil, le plus grand nombre de variétés. Or, son idée<br />

devait présenter cet avantage. Elle se résumait ainsi : « Placer la série des « crânes que<br />

l'on veut comparer de manière à ce que les os malaires se trouvent « sur une même ligne<br />

horizontale, comme cela a lieu quand ces crânes reposent « sur la mâchoire inférieure ;<br />

puis se placer derrière en amenant l'œil « successivement au-dessus du vertex de<br />

chacun ; de ce point, en effet, on « saisira les variétés dans la forme des parties qui<br />

contribuent le plus au « caractère national, soit qu'elles consistent dans la direction des<br />

os maxillaires « et malaires, soit qu'elles dépendent de la largeur ou de l'étroitesse du

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