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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 486<br />

ambiantes, on trouve des avis pour tous les goûts, tels philosophes reportant à<br />

l'anarchie ce que tels autres donnent au despotisme.<br />

Il est encore un avis : c'est celui qui voit dans la direction prise par les mœurs d'une<br />

époque la cause de la préférence des contemporains pour tel ou tel genre de travaux,<br />

qui mène, comme fatalement, les natures d'élite à se distinguer, soit dans la guerre, soit<br />

dans la littérature, soit dans les arts. Ce dernier sentiment serait le mien, s'il concluait ;<br />

malheureusement il reste en route, et lorsqu'on lui demande la cause génératrice de l'état<br />

des mœurs et des idées, il ne sait pas répondre qu'elle est tout entière dans l'équilibre<br />

des principes ethniques. C'est, en effet, nous l'avons vu jusqu'ici, la raison<br />

déterminante du degré et du mode d'activité d'une population.<br />

Lorsque l’Asie était partagée en un certain nombre d'États délimités par des<br />

différences réelles de sang entre les nations qui les habitaient, il existait sur chaque<br />

point particulier, en Égypte, en Grèce, en Assyrie, au sein des territoires iraniens, un<br />

motif à une civilisation spéciale, à des développements d'idées propres, à la concentration<br />

des forces intellectuelles sur des sujets déterminés, et cela parce qu'il y avait<br />

originalité dans la combinaison des éléments ethniques de chaque peuple. Ce qui<br />

donnait surtout le caractère national, c'était le nombre limité de ces éléments, puis la<br />

proportion d'intensité qu'apportait chacun d'eux dans le mélange. Ainsi, un Égyptien<br />

du XX e siècle avant notre ère, formé, j'imagine, d'un tiers de sang arian, d'un tiers de<br />

sang chamite blanc et d'un tiers de nègre, ne ressemblait pas à un Égyptien du VIII e ,<br />

dans la nature duquel l'élément mélanien entrait pour une moitié, le principe chamite<br />

blanc pour un dixième, le principe sémitique pour trois, et le principe arian à peine<br />

pour un. Je n'ai pas besoin de dire que je ne vise pas ici à des calculs exacts ; je ne veux<br />

que mettre ma pensée en relief.<br />

Mais l'Égyptien du VIII e siècle, bien que dégénéré, avait pourtant encore une<br />

nationalité, une originalité. Il ne possédait plus, sans doute la virtualité des ancêtres<br />

dont il était le représentant ; néanmoins la combinaison ethnique dont il était issu<br />

continuait, en quelque chose, à lui être particulière. Dès le V e siècle il n'en fut plus<br />

ainsi.<br />

À cette époque l'élément arian se trouvait tellement subdivisé, qu'il avait perdu<br />

toute influence active. Son rôle se bornait à priver les autres éléments à lui adjoints de<br />

leur pureté, et dès lors de leur liberté d'action.<br />

Ce qui est vrai pour l'Égypte s'applique tout aussi bien aux Grecs, aux Assyriens,<br />

aux Iraniens ; mais on pourrait se demander comment, puisque l'unité s'établissait dans<br />

les <strong>races</strong>, il n'en résultait pas une nation compacte, et d'autant plus vigoureuse qu'elle<br />

avait à disposer de toutes les ressources venues des anciennes civilisations fondues<br />

dans son sein, ressources multipliées à l'infini par l'étendue incomparablement plus<br />

considérable d'une puissance qui ne se voyait aucun rival extérieur. Pourquoi toute

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