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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 481<br />

lestes, fermes et dispos, il gagnèrent les Perses de vitesse, et, s'emparant de la Grèce<br />

pour leur propre compte, firent front aux Asiatiques et leur montrèrent un adversaire<br />

tout neuf. Mais si les Macédoniens mirent la main sur la Grèce, ce fut d'une manière et<br />

avec des formes qui révélaient assez la nature de leur sang. Ces nouveaux venus<br />

différaient du tout au tout des Grecs du sud, et leurs procédés politiques le prouvèrent.<br />

Les Hellènes méridionaux, après la conquête, s'empr<strong>essai</strong>ent de tout bouleverser.<br />

Sous le prétexte le plus léger, ils rasaient une ville et transplantaient chez eux les<br />

habitants réduits en esclavage. C'était de la même manière que les Chaldéens sémites<br />

avaient agi à l'époque de leurs victoires. Les juifs en avaient su quelque chose lors du<br />

voyage forcé à Babylone ; les Syriens aussi, quand des bandes entières de leurs<br />

populations furent envoyées dans le Caucase. Les Carthaginois usaient du même<br />

système. La conquête sémitique pensait d'abord à l'anéantissement ; puis elle se<br />

rabattait tout au plus à la transformation. Les Perses avaient compris plus humainement<br />

et plus habilement les profits de la victoire. Sans doute, on relève chez eux<br />

plusieurs imitations de la notion assyrienne ; cependant, en général, ils se contentaient<br />

de prendre la place des dynasties nationales, et ils laissaient subsister les États soumis<br />

par leur épée, dans la forme où ils les avaient trouvés.<br />

Ce qui avait été royaume gardait ses formes monarchiques, les républiques restaient<br />

républiques, et les divisions par satrapies, moyen d'administrer et de concentrer<br />

certains droits régaliens, n'enlevaient aux peuples que l'isonomie : l'état des colonies<br />

ioniennes au temps de la guerre de Darius et au moment des conquêtes d'Alexandre en<br />

fait suffisamment foi.<br />

Les Macédoniens restèrent fidèles au même esprit arian. Après la bataille de<br />

Chéronée, Philippe ne détruisit rien, ne réduisit personne en servitude, ne priva pas les<br />

cités de leurs lois, ni les citoyens de leurs mœurs. Il se contenta de dominer sur un<br />

ensemble, dont il acceptait les parties telles qu'il les trouvait, de le pacifier et d'en<br />

concentrer les forces de manière à s'en servir suivant ses vues. Du reste, on a vu que<br />

cette sagesse dans l'exploitation du succès avait été devancée, chez les Macédoniens,<br />

par la sagesse à conserver précieusement leurs propres institutions. Avec tous les<br />

droits possibles de faire commencer leur existence politique plus haut encore que la<br />

fondation du royaume de Sicyone, les Grecs du nord arrivèrent jusqu'au jour où ils se<br />

subordonnèrent le reste de la Grèce sans avoir jamais varié dans leurs idées sociales. Il<br />

me serait difficile d'alléguer une plus grande preuve de la pureté comparative de leur<br />

noble sang. Ils représentaient bien un peuple belliqueux, utilitaire, point artiste, point<br />

littéraire, mais doué de sérieux instincts politiques.<br />

Nous avons trouvé un spectacle à peu près analogue chez les tribus iraniennes<br />

d'une certaine époque. Il ne faut pourtant pas en décider à la légère. Si nous comparons<br />

les deux nations au moment de leur développement, l'une quand, sous Philippe, elle<br />

déborda sur la Grèce, et l'autre, dans un temps antérieur, quand, avec Phraortes, elle

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