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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 327<br />

pureté n'était peut-être pas contestable, mais qui, par la position qu'elles occupaient<br />

dans la société, la mesure de leurs ressources, se voyaient forcément désignées pour<br />

tenir tel rang et non tel autre. Je suppose, d'autre part, que les illustres <strong>races</strong> des<br />

Gautama et des Atri aient compté dans leur arbre généalogique plusieurs aïeules issues<br />

de pères guerriers à une époque où ces alliances étaient légales, et que, de plus, ces<br />

aïeules aient eu, dans leur sang, une quantité plus ou moins grande d'alliage mélanien :<br />

voilà les Gautama, voilà les Atri reconnus métis. En sont-ils moins possesseurs des<br />

hymnes sacrés composés par leurs ancêtres ? Ne remplissent-ils pas auprès de rois<br />

puissants les fonctions de sacerdoces révérés ? Puissants ! ne le sont-ils pas euxmêmes<br />

? Ils comptent parmi les coryphées du nouveau parti, et il ne faut pas<br />

s'attendre à ce que, faisant un retour sur leur propre extraction, dont peut-être,<br />

d'ailleurs, ils ignorent le vice, ils s'excluent volontairement de la caste suprême.<br />

Toutefois, s'il s'agissait de n'examiner les choses qu'à travers les notions hindoues,<br />

on pourrait répondre qu'aussitôt que, par des mariages exclusifs, les <strong>races</strong> spéciales des<br />

brahmanes, des kschattryas, des vayçias eurent été fixées, la gradation, d'abord<br />

supposée, quant à la pureté relative, devint bientôt réelle ; que les brahmanes se<br />

trouvèrent être plus blancs que les kschattryas, ceux-ci que les hommes de la troisième<br />

classe qui, à leur tour, dominèrent, en ce point, ceux de la quatrième, presque<br />

entièrement noirs. En admettant cette façon de raisonner, il n'en est pas moins vrai que<br />

les brahmanes eux-mêmes n'étaient plus des blancs parfaits et sans mélange. En face du<br />

reste de l'espèce, vis-à-vis des Celtes, vis-à-vis des Slaves, et plus encore des autres<br />

membres de la famille ariane, les Iraniens et les Sarmates, ils avaient adopté, dès lors,<br />

une nationalité spéciale et étaient devenus distincts de la souche commune. Supérieurs<br />

en illustration au reste des tribus blanches contemporaines, ils étaient inférieurs au<br />

type primitif et n'en possédaient plus l'énergie ancienne.<br />

Plusieurs des facultés de la race noire avaient commencé à déteindre sur eux. On ne<br />

leur reconnaît plus cette rectitude de jugement, cette froideur de raison, patrimoine de<br />

l'espèce blanche, dans sa pureté, et l'on s'aperçoit, à la grandeur même des plans de leur<br />

société, que l'imagination tenait désormais une grande place dans leurs calculs et<br />

exerçait une influence dominante sur la combinaison de leurs idées. Comme élan<br />

d'intelligence, ouverture de vue, envergure de génie, ils avaient gagné. Ils avaient gagné<br />

par l'adoucissement de leurs premiers instincts, devenus moins rêches et plus souples.<br />

Mais en tant que métis, je ne leur trouve plus qu'un diminutif des vertus souveraines,<br />

et si les brahmanes se présentent ainsi déchus, à plus forte raison les kschattryas et, à<br />

un degré plus grand encore, les vayçias étaient ce qu'on peut appeler dégénérés des<br />

mérites fondamentaux. Nous avons observé en Égypte que le premier effet, et le plus<br />

général, de l'immixtion du sang noir est d'efféminer le naturel. Cette mollesse ne fait pas<br />

des êtres dénués de courage ; cependant elle altère et passionne la vigueur calme, et on<br />

pourrait dire compacte, apanage du plus excellent des types. Les Chamites ne tombent<br />

sous l'observation qu'à un moment où ils ont trop perdu les caractères spéciaux de leur<br />

origine paternelle, et l'on ne saurait baser sur eux une démonstration exacte.

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