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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 410<br />

La race blanche était très nombreuse, le fait n'est pas contestable 1 . J'en ai donné<br />

ailleurs les preuves principales. Elle était, de plus, sédentaire et, de plus, malgré les<br />

émissions considérables de peuples qu'elle avait faites au dehors de ses frontières,<br />

plusieurs de ses nations restèrent encore dans le nord-ouest de la Chine, longtemps<br />

après que la race jaune eut réussi à rompre la résistance du tronc principal, à le briser, à<br />

le disperser et à s'avancer à sa place dans l'Asie australe. Or, la position qu'occupent,<br />

au II e siècle avant notre ère, les Yue-tchi et les Ou-soun, sur la rive gauche du Hoangho,<br />

en tirant vers le Gobi supérieur, c'est-à-dire sur la route directe des invasions<br />

jaunes, vers le centre de la Chine, a de quoi surprendre, et l'on pourrait la considérer<br />

comme forcée, comme étant le résultat violent de certains chocs qui auraient repoussé<br />

les deux rameaux blancs d'un territoire plus ancien et plus naturellement placé, si la<br />

position relative des six autres nations que j'ai aussi nommées, n'indiquait pas que tous<br />

ces membres de la grande famille dispersée se trouvaient réellement chez eux et<br />

formaient le jalonnement des anciennes possessions de leur race, au temps de la<br />

réunion. Ainsi, il y avait eu extension primitive des peuples blancs au delà du lac<br />

Khou-khou-noor vers l'est, tandis qu'au nord ces mêmes peuples touchaient encore, à<br />

une époque assez basse, au lac Baïkal et au cours supérieur du Jénisseï. Maintenant<br />

que toutes les limites sont précisées, il y a lieu de chercher si le sol qu'elles embrassent<br />

ne renferme plus aucun débris matériel, aucune trace, qui puissent se rapporter à nos<br />

premiers parents. Je sais bien que je demande ici des antiquités presque hyperboliques.<br />

Cependant la tâche n'est pas chimérique en présence des découvertes curieuses et<br />

entourées de tant de mystères qui eurent l'honneur, au dernier siècle, d'attirer l'attention<br />

de l'empereur Pierre le Grand, et de donner, en sa personne, une preuve de plus de<br />

cette espèce de divination qui appartient au génie.<br />

Les Cosaques, conquérants de la Sibérie à la fin du XVI e siècle, avaient trouvé des<br />

traînées de tumulus soit de terre, soit de pierres, qui, au milieu de steppes complètement<br />

désertes, accompagnaient le cours des rivières. Dans l'Oural moyen, on en<br />

rencontrait aussi. Le plus grand nombre était de grandeur médiocre. Quelques-uns,<br />

magnifiquement construits en blocs de serpentin et de jaspe, affectaient la forme<br />

pyramidale et mesuraient jusqu'à cinq cents pieds de tour à la base 2 .<br />

Dans le voisinage de ces sépultures, on remarquait, en outre, des restes étendus de<br />

circonvallations, des remparts massifs, et, ce qui est encore aujourd'hui d'une grande<br />

1 Les territoires sibériens qu'elle occupait étaient assez vastes pour la contenir, car ils ne mesurent pas<br />

moins de 300,000 lieues carrées. (Humboldt, Asie centrale, t. I, p. 176.) Les ressources que<br />

présentaient ces pays pour la nourriture de masses considérables étaient également très suffisantes.<br />

Les plaines de la Mongolie actuelle, appelées par les Chinois la Terre des Herbes, offraient des<br />

pâturages immenses aux nombreux troupeaux d'une famille humaine essentiellement pastorale. Le<br />

seigle et l'orge réussissent très avant dans le nord. À Kaschgar, à Khoten, à Aksou, à Koutché, dans<br />

le parallèle de la Sardaigne, on cultive le coton et les vers à soie. Plus au nord, à Yarkand, à Hami,<br />

à Kharachar. les grenades et les raisins arrivent à maturité. (Asie centrale, t. III, p. 20.) – « Au delà<br />

du Jenisséï, à l'est du « méridien de Sayansk, et surtout au delà du lac Baïkal, la Sibérie même<br />

prend un « caractère montueux et agréablement pittoresque. » (Ibid., p. 23.)<br />

2 Ritter, Erdkunde, Asien, t. II, p. 332 et pass., p. 336.

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