06.05.2013 Views

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

essai_inegalite_races_1

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 257<br />

chez ces derniers, et jamais chez eux. Ils ne réussirent donc point à faire des conquêtes<br />

stables, et, lorsqu'ils se trouvèrent avoir le loisir et le goût de perfectionner leurs<br />

mœurs, ils ne purent que tout emprunter à la culture assyrienne, sans lui rendre jamais<br />

rien, la pratiquant un peu, j'imagine, comme les provinciaux font des modes de Paris.<br />

Les Tyriens, tout grands marchands qu'ils étaient, n'étaient pas plus inspirés. Ils ne<br />

comprenaient que d'une façon incomplète ce que leur enseignait Ninive. Salomon, à son<br />

tour, lorsqu'il voulait bâtir son temple, faisant venir de Tyr architectes, sculpteurs et<br />

brodeurs, n'obtenait pas le dernier mot des talents de son époque. Il est vraisemblable<br />

que, dans les magnificences qui éblouirent si fort Jérusalem, l'œil d'un homme de goût<br />

venu de Ninive, n'aurait démêlé qu'une copie faite de seconde main des belles choses<br />

qu'il avait contemplées en original dans les grandes métropoles mésopotamiques, où<br />

l'Occident, l'Orient, l'Inde et la Chine même, au dire d'Isaïe 1 , envoyaient, sans se lasser,<br />

tout ce qu'il y avait de plus accompli dans tous les genres.<br />

Rien de plus simple. Les petits peuples dont je parle en ce moment étaient des<br />

Sémites trop chamitisés pour jouer un autre rôle que celui de satellites dans un système<br />

de culture qui d'ailleurs, étant celui de leur race, leur convenait et n'avait besoin pour<br />

leur sembler parfait que de subir des modifications locales. Ce furent précisément ces<br />

modifications locales qui, réduisant les splendeurs ninivites au degré voulu par des<br />

nations obscures et pauvres, créait l'amoindrissement de la civilisation. Transporté à<br />

Babylone, le Phénicien, l'Hébreu, l'Arabe, s'y mettaient aisément de pair avec le reste<br />

des populations, sauf peut-être les Sémites du nord les plus récemment arrivés, et<br />

devenaient habiles à secouer les liens que leur imposait la médiocrité de leurs milieux<br />

nationaux ; mais c'était là de l'imitation, rien de plus. En ces groupes fractionnaires ne<br />

résidait pas l'excellence du type 2 .<br />

Je ne quitterai pas les Israélites sans avoir touché quelques mots de certaines tribus<br />

qui vécurent longtemps parmi eux, dans les districts situés ou nord du Jourdain. Cette<br />

population mystérieuse paraît n'avoir été autre que les débris restés purs de quelquesunes<br />

des familles mélaniennes, de ces noirs jadis seuls maîtres de l'Asie antérieure avant<br />

la venue des Chamites blancs. La description que les livres saints nous font de ces<br />

hommes misérables est précise, caractéristique, terrible par l'idée de dégradation<br />

profonde qu'elle éveille.<br />

Ils n'habitaient plus, au temps de Job, que dans le district montagneux de Séir ou<br />

Edom, au sud du Jourdain. Abraham les y avait déjà connus. Ésaü, ce ne fut vraisemblablement<br />

pas sa moindre faute, habita parmi eux 3 , et, conséquence naturelle dans ces<br />

temps-là, il prit, au nombre de ses épouses, une de leurs femmes, Oolibama, fille<br />

d’Ana, fille de Sébéon, de sorte que les fils qu'il en eut, Jehus, Jhelon et Coré, se<br />

trouvèrent liés très directement par leur mère à la race noire.<br />

1 Isaïe, XLIX, 12. Lassen, Indische Alterthumskunde, t. I, p. 857.<br />

2 Movers, Das Phœnizische Alterthum, t. II, 1 re partie, p. 302.<br />

3 Gen. XXXVI, 8 : « Habitavitque Esau in monte Seir... »

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!