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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 408<br />

sud-ouest, et les Ou-soun, assez loin dans la même direction, sur le versant<br />

septentrional du Thian-chan 1 .<br />

La redoutable progression des masses ennemies ne les laissa pas longtemps jouir en<br />

paix de leur patrie improvisée. Au bout de douze ans les Yue-tchi furent accablés de<br />

nouveau. Ils traversèrent le Thian-chan, longèrent le nouveau pays des Ou-soun et<br />

vinrent s'abattre au sud, sur le Sihoun, dans la Sogdiane. Là se trouvait une nation<br />

blanche comme eux, appelée les Szou par les Chinois, et que les historiens grecs<br />

nomment les Gètes ou Indo-Scythes. Ce sont les Khétas du Mahabharata, les Ghats<br />

actuels du Pendjab, les Utsavaran-Kétas du Kachemyr occidental. Ces Gètes, attaqués<br />

par les Yue-tchi, leur cédèrent la place, et reculèrent sur la monarchie métisse et<br />

dégénérée des Bactriens-Macédoniens. L'ayant renversée, ils fondèrent, au milieu de<br />

ses débris, un empire qui ne laissa pas que de devenir assez important.<br />

Pendant ce temps, les Ou-soun avaient résisté avec bonheur aux assauts des hordes<br />

hunniques. Ils s'étaient étendus sur les rives de la rivière Yli, et y avaient établi un État<br />

considérable. Comme chez les Arians primitifs, leurs mœurs étaient pastorales et<br />

guerrières, leurs chefs portaient ce titre que la transcription chinoise fait prononcer<br />

kouen-mi ou houen-mo, et dans lequel on retrouve aisément la racine du mot<br />

germanique kunig 2 . Les demeures des Ou-soun étaient sédentaires.<br />

La prospérité de cette nation courageuse s'éleva rapidement. L'an 107 avant J.-C.,<br />

c'est-à-dire 170 ans après la migration, l'établissement de ce peuple offrait assez de<br />

solidité pour que la politique chinoise crût devoir s'en faire un appui contre les Huns.<br />

Une alliance étroite fut formée entre l'empereur et le kouen-mi des Ou-soun, et une<br />

princesse vint, du royaume du Milieu, partager la puissance du souverain blanc et<br />

porter le titre de kouen-ti (queen) 3 .<br />

Mais l'esprit d'indépendance personnelle et de fractionnement, propre à la race<br />

ariane, décida trop tôt du sort d'une monarchie qui, exposée à d'incessantes attaques,<br />

aurait eu besoin d'être fortement unie pour y faire tête. Sous le petit-fils de la reine<br />

chinoise, la nation se partagea en deux branches, régies par des chefs différents, et, à la<br />

suite de cette scission malencontreuse, la partie du nord se vit bientôt accablée par des<br />

barbares jaunes, appelés les Sian-pi, qui, accourant en grand nombre, chassèrent les<br />

habitants. D'abord les fugitifs se retirèrent vers l'ouest et le nord. Après être restés<br />

dans leur asile pendant quatre cents ans, ils furent de nouveau expulsés et dispersés.<br />

Une fraction chercha un refuge au delà du Jaxartes, sur les terres de la Transoxiane ; le<br />

reste gagna vers l'Irtisch et se retira dans la steppe des Kirghizes, où, en 619 de notre<br />

ère, étant tombé sous la sujétion des Turcs, il s'allia à ses vainqueurs et disparut 4 .<br />

1 Ritter, t. I, p. 431 et pass.<br />

2 Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433-434.<br />

3 Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433-434.<br />

4 Ritter, loc. cit.

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