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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 136<br />

assez riches pour acheter leurs femmes dans le Caucase ; tous n'avaient « pas des<br />

harems peuplés d'esclaves blanches, et, d'autre part, la haine des « Grecs pour leurs<br />

conquérants et les antipathies religieuses n'ont pas favorisé « les alliances, puisque les<br />

deux peuples, bien que vivant ensemble, sont encore « aujourd'hui aussi séparés qu'au<br />

premier jour de la conquête 1 ».<br />

Ces raisons sont plus spécieuses que solides. On ne saurait admettre que sous<br />

bénéfice d'inventaire l'origine finnique de la race turque. Cette origine n'a été démontrée,<br />

jusqu'ici, qu'au moyen d'un seul et unique argument : la parenté des langues, J'établirai<br />

plus bas combien cet argument, lorsqu'il se présente isolé, laisse de prise à la critique et<br />

de place au doute. En supposant, toutefois, que les premiers auteurs de la nation aient<br />

appartenu au type jaune, les moyens abondent d'établir qu'ils ont eu les meilleures<br />

raisons de s'en éloigner.<br />

Entre le moment où les premières hordes touraniennes descendirent vers le sudouest<br />

et le jour où elles s'emparèrent de la cité de Constantin, entre ces deux dates que<br />

tant de siècles séparent, il s'est passé bien des événements ; les Turcs occidentaux ont<br />

eu bien des fortunes diverses. Tour à tour, vainqueurs et vaincus, esclaves ou maîtres,<br />

ils se sont installés au milieu de nationalités très diverses. Suivant les annalistes 2 , leurs<br />

ancêtres Oghouzes, descendus de l'Altaï, habitaient, au temps d'Abraham, ces steppes<br />

immenses de la haute Asie qui s'étendent du Kataï au lac Aral, de la Sibérie au Thibet,<br />

précisément l'ancien et mystérieux domaine où vivaient encore à cette époque, de<br />

nombreuses nations germaniques 3 . Circonstance assez singulière : aussitôt que les<br />

écrivains de l'Orient commencent à parler des peuples du Turkestan, c'est pour vanter<br />

la beauté de leur taille et de leur visage 4 . Toutes les hyperboles leur sont, à ce sujet,<br />

familières, et comme ces écrivains avaient, sous les yeux, pour leur servir de point de<br />

comparaison, les plus beaux types de l'ancien monde, il n'est pas très probable qu'ils se<br />

soient enthousiasmés à l'aspect de créatures aussi incontestablement laides et<br />

repoussantes que le sont d'ordinaire les individus de sang mongol. Ainsi, malgré la<br />

linguistique, peut-être mal appliquée 5 , il y aurait là quelque chose à dire. Admettons<br />

1 Ibid., p. 439.<br />

2 Hammer, Geschichte des Osmanischen Reichs, t. I, p. 2.<br />

3 Ritter, Erdkunde, Asien, t. I, p. 433 et passim., p. 1115, etc. Tassen Zeitschrift für die Kunde des<br />

Morgenlandes, t, II, p. 65 ; Benfey Encyclopædie de Etsch et Gruber. Indien, p. 12. M. le baron<br />

Alexandre de Humboldt, en parlant de ce fait, le signale comme une des découvertes les plus<br />

importantes de nos temps. (Asie centrale, t. II, p, 639.) Au point de vue des sciences historiques,<br />

rien n'est plus vrai.<br />

4 Nouschirwan, dont le règne tombe dans la première moitié du sixième siècle de notre ère, épousa<br />

Schahrouz, fille du Khakan des Turcs. C'était la plus belle personne de son temps. (Haneberg,<br />

Zeitsch f. d. K. des Morgenl., t. I, p. 187.) Le Schahnameh fournit beaucoup de faits du même<br />

genre.<br />

5 De même que les Scythes, peuples mongols, avaient accepté une langue ariane, il n'y aurait rien de<br />

surprenant à ce que les Oghouzes fussent une nation ariane, tout en parlant un idiome finnois ; et<br />

cette hypothèse est singulièrement appuyée par une phrase naïve du voyageur Rubruquis, envoyé par<br />

saint Louis auprès du souverain des Mongols : « Je fus « frappé, dit ce bon moine, de la<br />

ressemblance du prince avec feu M. Jean de Beaumont, « dont le teint coloré avait la même

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