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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 174<br />

romaines, sa science gréco-syrienne 1 et égyptienne, son administration, dès le premier<br />

jour, tolérante comme il convient, lorsque rien d'unitaire ne réside dans un corps d'État.<br />

On a eu grand tort de s'étonner des rapides progrès des Musulmans dans le raffinement<br />

des mœurs. Le gros de ce peuple avait simplement changé d'habits, et on l'a méconnu<br />

quand il s'est mis à jouer le rôle d'apôtre sur la scène du monde où, depuis longtemps,<br />

on ne le remarquait plus sous ses noms anciens. Il faut tenir compte encore d'un fait<br />

capital. Dans cette agrégation de familles si diverses, chacun apportait sans doute sa<br />

quote-part à la prospérité commune. Qui, pourtant, avait donné l'impulsion, qui<br />

soutint l'élan tant qu'on le vit durer, ce qui ne fut pas long ? Uniquement, le petit<br />

noyau de tribus arabes sorties de l'intérieur de la péninsule, et qui fournirent non pas<br />

des savants, mais des fanatiques, des soldats, des vainqueurs et des maîtres.<br />

La civilisation arabe ne fut pas autre chose que la civilisation gréco-syrienne,<br />

rajeunie, ravivée par le souffle d'un génie assez court, mais plus neuf, et altérée par un<br />

mélange persan de plus. Ainsi faite, disposée à beaucoup de concessions, elle ne<br />

s'accorde cependant avec aucune formule sociale sortie d'autres origines que les siennes<br />

; non, pas plus que la culture grecque ne s'était accordée avec la romaine, parente si<br />

proche et qui resta renfermée tant de siècles dans les limites du même empire. C'est là<br />

ce que je voulais dire sur l'impossibilité des civilisations possédées par des groupes<br />

ethniques étrangers l'un à l'autre, de se confondre jamais.<br />

Quand l'histoire établit si nettement cet irréconciliable antagonisme entre les <strong>races</strong><br />

et leurs modes de culture, il est bien évident que la dissemblance et l'inégalité résident<br />

au fond de ces répugnances constitutives, et du moment que l'Européen ne peut pas<br />

espérer de civiliser le nègre, et qu'il ne réussit à transmettre au mulâtre qu'un fragment<br />

de ses aptitudes ; que ce mulâtre, à son tour, uni au sang des blancs, ne créera pas<br />

encore des individus parfaitement aptes à comprendre quelque chose de mieux qu'une<br />

culture métisse d'un degré plus avancé vers les idées de la race blanche, je suis autorisé<br />

à établir l'inégalité des intelligences chez les différentes <strong>races</strong>.<br />

Je répète encore ici qu'il ne s'agit nullement de retomber dans une méthode malheureusement<br />

trop chère aux ethnologistes, et, pour le moins, ridicule. Je ne discute pas,<br />

comme eux, sur la valeur morale et intellectuelle des individus pris isolément.<br />

Pour la valeur morale, je l'ai mise complètement hors de question quand j'ai constaté<br />

l'aptitude de toutes les familles humaines à reconnaître, dans un degré utile, les lumières<br />

du christianisme. Lorsqu'il s'agit du mérite intellectuel, je me refuse absolument à cette<br />

façon d'argumenter qui consiste à dire : Tout nègre est inepte 2 , et ma principale raison<br />

1 W. de Humboldt, Ueber die Kawie-Sprache, Einleitung, p. CCLXIII.<br />

2 Le jugement le plus rigoureux peut-être qui ait été porté sur la variété mélanienne émane d'un des<br />

patriarches de la doctrine égalitaire. Voici comment Franklin définissait le nègre : « C'est un animal<br />

qui mange le plus possible et travaille le moins possible. »

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