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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 378<br />

Chine, dans le Honan, les mêmes merveilles qu'un rameau également hindou avait,<br />

antérieurement, préparées dans la vallée supérieure du Nil 1 .<br />

Dès lors s'expliquent aisément les relations très anciennes de l'Inde avec la Chine, et<br />

l'on n'a plus besoin, pour les commenter, de recourir à l'hypothèse aventurée d'une<br />

navigation toujours difficile. La vallée du Brahmapoutra et celle qui, longeant le cours<br />

de l'Irawaddy, enferme les plaines et les nombreux passages du pays des Birmans,<br />

offraient aux vratyas du Ho-nan des chemins déjà bien connus, puisqu'il avait jadis<br />

fallu les suivre pour quitter l'Aryavarta.<br />

Ainsi, en Chine, comme en Égypte, à l'autre extrémité du monde asiatique, comme<br />

dans toutes les régions que nous avons déjà parcourues jusqu'ici, voilà un rameau blanc<br />

chargé par la Providence d'inventer une civilisation. Il serait inutile de chercher à se<br />

rendre compte du nombre de ces Arians réfractaires qui, dès leur arrivée dans le Honan,<br />

étaient probablement mélangés et déchus de leur pureté primitive. Quelle que fût<br />

leur multitude, petite ou grande, leur tâche civilisatrice n'en était pas moins possible.<br />

Ils avaient, par suite de leur alliance, des moyens d'agir sur les masses jaunes. Puis, ils<br />

n'étaient pas les seuls rejetons de la race illustre adressés vers ces contrées lointaines,<br />

et ils devaient s'y associer d'anciens parents aptes à concourir, à aider à leur œuvre.<br />

Aujourd'hui, dans les hautes vallées qui bordent le grand Thibet du côté du Boutan,<br />

on rencontre, tout aussi bien que sur les crêtes neigeuses, des contrées situées plus à<br />

l'ouest, des tribus très faibles, très clairsemées, pour la plupart étrangement mêlées, à la<br />

vérité, qui cependant accusent une descendance ariane 2 . Perdues, comme elles le sont,<br />

au milieu des débris noirs et jaunes de toute provenance, on est en droit de comparer<br />

ces peuplades à tels morceaux de quartz qui, entraînés par les eaux, contiennent de l'or<br />

et viennent de fort loin. Peut-être les orages ethniques, les catastrophes des <strong>races</strong> les<br />

ont-elles portées là où leur espèce elle-même n'avait jamais apparu. Je ne me servirai<br />

donc pas de ces détritus par trop altérés, et je me borne à constater leur existence 3 .<br />

Mais, beaucoup plus avant dans le nord, nous apercevons, à une époque assez<br />

récente, vers l'an 177 avant J.-C., de nombreuses nations blanches à cheveux blonds ou<br />

1 M. Biot raconte, d'après les documents chinois, que le pays fut civilisé, entre le XXX e siècle et le<br />

XXVII e avant notre ère, par une colonisation d'étrangers venant du nord-ouest et désignés<br />

généralement, dans les textes, sous le nom de peuple aux cheveux noirs. Cette nation conquérante<br />

est aussi appelée les cent familles. Ce qui résulte principalement de cette tradition, c'est que les<br />

Chinois avouent que leurs civilisateurs n'étaient pas autochtones. (Tcheou-li ou Rites des Tcheou,<br />

traduit pour la première fois, par feu Edouard Biot ; Paris, Imprimerie nationale, 1851, in-fol.,<br />

Avertiss., p. 2, et Introduct., p. V.)<br />

2 Tel est l'État alpestre de Gwalior, près du Ladakh et du Gherwal. (Ritter, Erdkunde, Asien, t. III.) –<br />

Telles sont encore certaines populations du Thibet oriental, où l'on retrouve, avec certains caractères<br />

physiques de l'espèce blanche, des mœurs qu'on peut dire tout à fait contraires aux habitudes des<br />

nations jaunes : le régime féodal et un grand esprit de liberté belliqueuse. (Hue, Souvenirs d'un<br />

voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine, t. II, p. 467, et passim et 482.)<br />

3 Ritter, Erdkunde, Asien, t. II.

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