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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 227<br />

inspirées, elles échouent et disparaissent comme tant de groupes sémitiques dont la<br />

Bible nous laisse par éclairs entrevoir les désastres. C'est la même situation ; les mêmes<br />

sentiments s'y montrent dans des circonstances toujours analogues. On y voit persister<br />

au fond des cœurs cette touchante partialité à l'égard de la patrie lointaine, vers<br />

laquelle, pour rien au monde, on ne voudrait cependant rétrograder. C'est une joie<br />

semblable d'en recevoir des nouvelles, le même orgueil attaché à la parenté qu'on y<br />

conserve ; en un mot, tout est pareil.<br />

J'ai montré une famille de pasteurs assez obscurs, assez humbles. Ce n'était pas là<br />

ce qui faisait surtout l'importance des émigrations sémitiques isolées dans les États<br />

assyriens ou chananéens. Ces bergers vivaient trop pour eux-mêmes et n'étaient pas<br />

d'une utilité assez directe aux populations visitées par eux. Il est donc tout simple que<br />

ceux de leurs frères qui avaient embrassé le métier des armes et se montraient experts<br />

dans cette utile profession fussent plus recherchés et plus remarqués.<br />

Un des traits principaux de la dégradation des Chamites, et la cause la plus<br />

apparente de leur chute dans le gouvernement des États assyriens, ce fut l'oubli du<br />

courage guerrier et l'habitude de ne plus prendre part aux travaux militaires. Cette<br />

honte, profonde à Babylone et à Ninive, ne l'était guère moins à Tyr et à Sidon. Là, les<br />

vertus militaires étaient négligées et méprisées par ces marchands, trop absorbés dans<br />

l'idée de s'enrichir. Leur civilisation avait déjà trouvé les raisonnements dont les<br />

patriciens italiens du moyen âge se servirent plus tard pour déconsidérer la profession<br />

du soldat 1 .<br />

Des troupes d'aventuriers sémites s'offrirent en foule à combler la lacune que les<br />

idées et les mœurs tendaient à rendre, chaque jour, plus profonde. Ils furent acceptés<br />

avec empressement. Sous les noms de Cariens, de Pisidiens, de Ciliciens, de Lydiens,<br />

de Philistins, coiffés de casques de métal, sur le front desquels leur coquetterie martiale<br />

inventa de faire flotter des panaches, vêtus de tuniques courtes et serrées, cuirasses, le<br />

bras passé dans un bouclier rond, ceints d'une épée qui dépassait la mesure ordinaire<br />

des glaives asiatiques et portant en main des javelots, ils furent chargés de la garde des<br />

capitales et devinrent les défenseurs des flottes 2 . Leurs mérites étaient moins grands<br />

toutefois que l'énervement de ceux qui les payaient 3 . La très haute noblesse phénicienne<br />

était la seule partie de la nation qui, quelque peu fidèle aux souvenirs de ses<br />

1 Ewald, Gesch. d. V. Israël, I, 294. Les Carthaginois ne se montrèrent pas plus militaires que les<br />

Tyriens. Ils employaient des stipendiés.<br />

2 Ewald, ouvrage cité, t. I, p. 293 et pass. Ces troupes mercenaires jouèrent un très grand rôle dans<br />

tous les États chamites et sémites d'Asie et d'Afrique. Les Égyptiens mêmes en enrôlaient. Au<br />

temps d'Abraham, les petites principautés de la Palestine se confiaient sur elles de leur défense.<br />

Phicol, que la Genèse appelle le chef de l'armée d'Abimélech (mot hébreu) Gen., XXI, 22), était<br />

probablement un condottiere de cette espèce.<br />

Plus tard, la garde de David fut aussi composée de Philistins. Tout cela prouve combien les mœurs<br />

générales étaient peu militaires<br />

3 Ewald, Id. ibid., t. I, p. 294.

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