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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 424<br />

mieux Gibraltar, Alexandrie beaucoup plus tôt que Tyr ou Sidon, Constantinople à<br />

l'exclusion éternelle d'Odessa, Venise, sans espoir pour Trieste, accaparer une<br />

suprématie naturelle, incommunicable, inaliénable, indomptable, si je puis employer ce<br />

mot, et l'histoire humaine tourner éternellement autour de ces points prédestinés. En<br />

effet, ce sont bien les lieux de l'Occident les plus favorablement placés pour servir la<br />

circulation. Mais, et la chose est fort heureuse, le monde a d'autres et plus grands<br />

intérêts que ceux de la marchandise. Ses affaires ne vont pas au gré de la secte<br />

économiste. Des mobiles plus élevés que les vues de doit et avoir président à ses actes,<br />

et la Providence a, dès l'aurore des âges, ainsi établi les règles de la gravitation sociale,<br />

que le lieu le plus important du globe n'est pas néc<strong>essai</strong>rement le mieux disposé pour<br />

acheter ou pour vendre, pour faire transiter des denrées ou pour les fabriquer, pour<br />

recueillir ou cultiver les matières premières. C'est celui où habite, à un moment donné,<br />

le groupe blanc le plus pur, le plus intelligent et le plus fort. Ce groupe résidât-il, par<br />

un concours de circonstances politiques invincibles, au fond des glaces polaires ou sous<br />

les rayons de feu de l'équateur, c'est de ce côté que le monde intellectuel inclinerait.<br />

C'est là que toutes les idées, toutes les tendances, tous les efforts ne manqueraient pas<br />

de converger, et il n'y a pas d'obstacles naturels qui pussent empêcher les denrées, les<br />

produits les plus lointains d'y arriver à travers les mers, les fleuves et les montagnes.<br />

Les changements perpétuels intervenus dans l'importance sociale des grandes villes<br />

sont une démonstration sans réplique de cette vérité sur laquelle les prétentieuses<br />

déclamations des théoriciens économistes ne peuvent mordre. Rien de plus détestable<br />

que le crédit où l'on voit être une prétendue science qui, de quelques observations<br />

générales appliquées par le bon sens de toutes les époques arianes positives, a su<br />

extraire, en voulant y donner une cohésion dogmatique, les plus grandes et les plus<br />

dangereuses inepties pratiques ; qui, en ne s'emparant que trop de la confiance d'un<br />

public sensible à l'influence des sesquipedalia verba, s'élève au rôle funeste d'une<br />

véritable hérésie en se donnant les airs de dominer, de gourmander, d'accommoder à ses<br />

vues la religion, les lois, les mœurs. Basant la vie humaine tout entière et, de même, la<br />

vie des peuples sur ces mots devenus cabalistiques dans ses écoles : produire et<br />

consommer, elle appelle honorable ce qui n'est que naturel et juste : le travail du<br />

manœuvre, et le mot honneur perd toute la sublimité de sa primitive signification. Elle<br />

fait de l'économie privée la plus haute des vertus, et, à force d'exalter les avantages de la<br />

prudence pour l'individu et les bienfaits de la paix pour l’État, le dévouement, la<br />

fidélité publique, le courage et l'intrépidité deviennent presque des vices au gré de ses<br />

maximes. Ce n'est pas une science, car la négation la plus misérable des véritables<br />

besoins de l'homme, et des plus saints, forme sa base étroite. C'est un mérite de<br />

meunier et de filateur déplacé de son rang modeste et proposé à l'admiration des<br />

empires. Mais, pour me borner à réfuter la moindre de ses erreurs, je dirai, encore une<br />

fois, que, malgré les convenances commerciales qui pouvaient recommander tel ou tel<br />

point topographique, les civilisations de l'antiquité n'ont jamais cessé de s'avancer vers<br />

l'ouest, simplement parce que les tribus blanches elles-mêmes ont suivi ce chemin, et ce<br />

n'est qu'arrivées sur notre continent qu'elles ont rencontré ces mélanges jaunes qui les

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