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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 262<br />

La physiologie interrogée répond avec une précision très satisfaisante les statues et<br />

les peintures les plus anciennes accusent d'une manière irréfragable la présence du type<br />

blanc 1 On a souvent cité avec raison, pour la beauté et la noblesse des traits, la tête de<br />

la statue connue au Musée britannique sous le nom de Jeune Memnon 2 . De même,<br />

dans d'autres monuments figurés, dont la fondation remonte précisément aux époques<br />

les plus lointaines, les prêtres, les rois, les chefs militaires appartiennent, sinon à la<br />

race blanche parfaitement pure, du moins à une variété qui ne s'en est pas encore<br />

écartée beaucoup 3 . Cependant, l'élargissement de la face, la grandeur des oreilles, le<br />

relief des pommettes, l'épaisseur des lèvres sont autant de caractères fréquents dans les<br />

représentations des hypogées et des temples, et qui, variés à l'extrême et gradués de<br />

cent manières, ne permettent pas de révoquer en doute l'infusion assez forte du sang<br />

des noirs des deux variétés, à cheveux plats et crépus 4 . Il n'y a rien à opposer, en cette<br />

matière, au témoignage des constructions de Médinet-Abou. Ainsi l'on peut admettre<br />

que la population égyptienne avait à combiner les éléments que voici : des noirs à<br />

cheveux plats, des nègres à tête laineuse, plus une immigration blanche, qui donnait la<br />

vie à tout ce mélange.<br />

La difficulté est de décider à quel rameau de la famille noble appartenait ce dernier<br />

terme de l'alliage. Blumenbach, citant la tête d'un Rhamsès, le compare au type hindou.<br />

Cette observation, toute juste qu'elle est, ne saurait malheureusement suffire à fonder<br />

un jugement arrêté, car l'extrême variété que présentent les types égyptiens des<br />

différentes époques hésite beaucoup, comme il est facile de le concevoir, entre les<br />

données mélaniennes et les traits des blancs. Partout, en effet, même dans la tête<br />

attribuée à Rhamsès, des traits encore fort beaux et très voisins du type blanc sont<br />

cependant assez altérés déjà, par les effets des mélanges, pour offrir un commencement<br />

de dégradation qui déroute les idées et empêche la conviction de se fixer. Outre cette<br />

raison décisive, on ne doit jamais oublier non plus que les apparences physionomiques<br />

ne fournissent souvent que des raisons bien imparfaites, quand il s'agit de décider sur<br />

des nuances 5 . Si donc la physiologie suffit à nous apprendre que le sang des blancs<br />

coulait dans les veines des Égyptiens, elle ne peut nous dire à quel rameau était<br />

emprunté ce sang, s'il était chamite ou arian. Elle fait assez pour nous, toutefois, en<br />

nous affirmant le fait en gros et en renversant de fond en comble l'opinion de De<br />

1<br />

Wilkinson, Customs and manners of the ancient Egyptians, t. I, p. 3. – Cet auteur croit les<br />

Égyptiens d'origine asiatique. Il cite le passage de Pline (VI, 34) qui, d'après Juba, remarque que les<br />

riverains du Nil, de Syène à Méroé, étaient Arabes. Lepsius (Briefe aus Ægypten, Æthyopien, etc.;<br />

Berlin, 1852) affirme le même fait pour toute la vallée du Nil jusqu'à Khartoum, peut-être même<br />

pour les populations plus méridionales encore, le long du Nil Bleu, p. 220.<br />

2<br />

A. W. v. Schlegel, Vorrede zur Darstellung der Ægyptischen Mythologie, von Prichard, übers. von<br />

Z. Haymann (Bonn, 1837), p. XIII.<br />

3<br />

Lepsius (ouvrage cité, p. 220) dit que les peintures exécutées dans les hypogées de l'ancien empire<br />

représentent les Égyptiennes avec la couleur jaune. Sous la XVIII e dynastie, elles sont rougeâtres.<br />

4<br />

Parmi les nations nègres représentées et nommées sur les monuments, les Toreses, les Tarcao, les<br />

Éthiopiens ou Kush, présentent un type très prognathe et laineux, (Wilkinson, ouvrage cité, t. I, p.<br />

387-388.)<br />

5<br />

C'est une vérité qui a frappé M. Shaffarik dans ses Slawische Alterthümer (t. I, p. 24).

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