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essai_inegalite_races_1

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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 458<br />

hommes, Perrhèbes et Magnètes en Thessalie 1 , et en Laconie Périœkes, descendaient<br />

certainement de différentes catégories de vaincus. Ou bien ils avaient formé les classes<br />

supérieures de la société dissoute, ou bien ils s'étaient soumis volontairement et par<br />

capitulations.<br />

Les étrangers domiciliés avaient des droits analogues ; mais en somme, esclaves,<br />

pénestes, périœkes, étrangers, portaient le poids de la suprématie hellénique.<br />

Telles étaient les institutions par lesquelles les Arians Grecs, si amoureux de leur<br />

liberté personnelle et si jaloux de la conserver les uns vis-à-vis des autres, trouvaient à<br />

satisfaire, dans l'intérieur de l'État et hors des temps de guerre et de conquête, leur<br />

besoin de domination. Le guerrier renfermé dans sa maison y était roi. Sa compagne<br />

ariane, respectée de tous et de lui-même, avait aussi son parler franc devant le pasteur<br />

du peuple. Pareille à Clytemnestre, l'épouse grecque était assez hautaine. Froissée dans<br />

ses sentiments, elle savait punir comme la fille de Tyndare. Cette héroïne des temps<br />

primitifs 2 n'est pas autre que la femme altière aux cheveux blonds, aux yeux bleus, aux<br />

bras blancs, que nous avons déjà vue aux côtés des Pandavas, et que nous retrouverons<br />

chez les Celtes et dans les forêts germaniques. Pour elle, l'obéissance passive n'était<br />

pas faite.<br />

Cette noble et généreuse créature, assise vis-à-vis de son belliqueux époux, auprès<br />

du foyer domestique, apparaissait entourée d'enfants soumis jusqu'à la mort<br />

inclusivement aux volontés paternelles. Les fils et les filles marquaient, dans la maison,<br />

le premier degré de l'obéissance : des représentations de leur part n'étaient pas de mise.<br />

Mais, une fois sorti de la demeure des aïeux, le fils allait fonder une autre souveraineté<br />

domestique, et pratiquait à son tour ce qu'il avait appris. Après les enfants venaient les<br />

esclaves : leur situation subordonnée n'avait rien de trop pénible. Qu'ils eussent été<br />

achetés pour un certain poids d'argent ou d'or, ou acquis par échange en retour de<br />

taureaux et de génisses, ou bien encore que le sort de la guerre les eût jetés aux mains de<br />

leurs vainqueurs comme épaves d'une ville prise d'assaut, les esclaves étaient plutôt<br />

des sujets que des êtres abandonnés à tous les caprices des propriétaires.<br />

D'ailleurs, un des caractères saillants des sociétés jeunes, c'est la mauvaise entente<br />

de ce qui est productif 3 , et cette heureuse ignorance rendait assez douce l'existence des<br />

esclaves grecs. Soit que, confondus avec les serfs, ils gardassent les troupeaux sur les<br />

1 Grote, History of Greece, t. II, p. 370 et passim.<br />

2 Grote, t. II, p. 113. - La femme grecque d'Homère est infiniment supérieure à l'épouse des âges<br />

civilisés ou sémitisés. Voir Pénélope, Hélène, dans l'Odyssée, et la reine des Phéaciens. Elle a, tout<br />

à la fois, plus de gravité, de considération et de liberté. Cette première institution s'était un peu<br />

conservée chez les Macédoniens, à en juger par le rôle que joue Olympias dans les affaires<br />

d'Alexandre. Comparer aussi les mœurs des Doriens de Sparte. (Bœttiger, t. II, p. 61.)<br />

3 Le préjugé général des <strong>races</strong> arianes engendre d'ailleurs cette incapacité : pour elles, la première<br />

notion du droit de propriété, c'est la conquête, et, comme le dit très bien un historien anglais, « the<br />

hellenic idea of property was spoil whether acquired by land or sea. » (Mc. Cullagh, t. I, p. 18.)

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