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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 452<br />

secondaire en, comparaison des faits extérieurs dont les ressorts restaient aux mains<br />

des Perses.<br />

Depuis que l'Égypte était tombée au rang de province ralliée aux États achéménides,<br />

il n'y avait plus dans le monde occidental deux civilisations comme jadis. L'antagonisme<br />

de l'Euphrate et du Nil avait cessé ; plus rien d'assyrien, plus rien d'égyptien, et, en<br />

place, un compromis auquel je ne trouve d'autre nom que celui d'asiatique. Cependant<br />

la grande place y appartenait encore au principe assyrien. Les Perses, trop peu<br />

nombreux, n'avaient pas transformé ce principe, ne l'avaient pas même renouvelé. Leur<br />

bras s'était trouvé assez fort pour lui donner une impulsion que les dynasties<br />

chaldéennes n'avaient pu créer à un même degré, et, sous l'atteinte de ce colosse en<br />

pourriture, la débile caducité égyptienne s'était réduite en poussière et mêlée à lui.<br />

Existait-il dans le monde une troisième civilisation pour prendre la place des champions<br />

anciens ? Nullement : la Grèce ne représentait pas, vis-à-vis de l'Assyrie, une<br />

culture originale comme l'égyptienne, et bien que son intelligence eût des nuances très<br />

spéciales, la plupart des éléments qui la composaient se retrouvaient, avec le même<br />

sens et la même valeur, chez les peuples sémitiques du littoral méditerranéen. C'est une<br />

vérité qui n'a pas besoin de démonstration.<br />

Dans leur opinion même, les Grecs faisaient beaucoup plus de cas de ce qu'ils<br />

appelaient, sans doute, en leur langage, les conquêtes de la civilisation, c'est-à-dire les<br />

importations de dieux, de dogmes, de rites asiatiques, et de rêveries monstrueuses<br />

venues des côtes voisines, que de la simplicité ariane professée jadis par leurs religieux<br />

ancêtres mâles. Ils s'enquéraient avec prédilection de ce qui s'était pensé et fait en Asie.<br />

Ils se mêlaient de leur mieux aux affaires, aux intérêts, aux querelles du grand continent,<br />

et, bien que pénétrés de leur propre importance, comme tout petit peuple doit l'être,<br />

bien qu'appelant même l'univers entier barbare, en dehors d'eux, leur regard ne se<br />

détachait pas de l'Asie.<br />

Tant que les Assyriens furent indépendants, les Grecs, faibles et éloignés, ne<br />

comptèrent que peu dans le monde ; mais, comme le développement hellénique se<br />

trouva contemporain de la grande fortune des Arians Iraniens, ce fut à cette époque<br />

qu'en face des maîtres de l'Asie antérieure, ils eurent à opter entre l'antagonisme et la<br />

soumission. Le choix était indiqué par leur faiblesse. Ils acceptèrent l'influence victorieuse,<br />

dominatrice, irrésistible, du grand roi, et vécurent dans la sphère de sa<br />

puissance, sinon à l'état de sujets, du moins à celui de protégés.<br />

Tout, je le répète, leur en faisait une obligation. La parenté avec les Asiatiques était<br />

étroite ; la civilisation presque identique dans ses bases, et, enfin, sans le bon vouloir<br />

des Perses, c'en était fait des colonies ioniennes, toujours et traditionnellement

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