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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 394<br />

Les annales du Céleste Empire sont uniformes. La race blanche, auteur premier de<br />

la civilisation chinoise, ne s'est jamais renouvelée d'une manière suffisante pour faire<br />

dévier de leurs instincts naturels des populations immenses. Les adjonctions qui se<br />

sont accomplies, à différentes époques, ont généralement appartenu à un même<br />

élément, à l'espèce jaune. Elles n'ont apporté presque rien de nouveau, elles n'ont fait<br />

que contribuer à étendre les principes blancs en les délayant dans des masses d'autre<br />

nature et de plus en plus fortes. Quant à elles-mêmes, trouvant une civilisation<br />

conforme à leurs instincts, elles l'ont embrassée volontiers et ont toujours fini par se<br />

perdre au sein de l'océan social, où leur présence n'a, cependant, pas laissé que de<br />

déterminer plusieurs perturbations légères, qu'il n'est pas impossible de démêler et de<br />

constater. Je vais l'essayer en reprenant les choses de plus haut.<br />

Lorsque les Arians commencèrent à civiliser les mélanges noirs et jaunes, autrement<br />

dit malais, qu'ils trouvèrent en possession des provinces du sud, ils leur portèrent, ai-je<br />

dit, le gouvernement patriarcal, forme susceptible de différentes applications, restrictives<br />

ou extensives. Nous avons vu que cette forme, appliquée aux noirs, dégénère<br />

rapidement en despotisme dur et exalté, et que, chez les Malais, et surtout chez les<br />

peuples plus purement jaunes, si le despotisme est entier, il est, au moins, tempéré<br />

dans son action et forcé de s'interdire les excès inutiles, faute d'imagination chez les<br />

sujets pour en être plus effrayés qu'irrités, pour les comprendre et les tolérer. Ainsi<br />

s'explique la constitution particulière de la royauté en Chine.<br />

Mais un rapport général de la première constitution politique de ce pays avec les<br />

organisations spéciales de tous les rameaux blancs, rapport curieux que je n'ai pas<br />

encore fait ressortir, c'est l'institution fragmentaire de l'autorité et sa dissémination en<br />

un grand nombre de souverainetés plus ou moins unies par le lien commun d'un<br />

pouvoir suprême. Cette sorte d'éparpillement de forces, nous l'avons vue en Assyrie,<br />

où les Chamites, puis les Sémites, fondèrent tant d'États isolés sous la suzeraineté,<br />

reconnue ou contestée, suivant les temps, de Babylone et de Ninive ; dissémination si<br />

extrême, qu'après les revers des descendants de Salomon il se créa trente-deux États<br />

distincts dans les seuls débris des conquêtes de David, du côté de l'Euphrate 1 . En<br />

Égypte, avant Ménès, le pays était également divisé entre plusieurs princes, et il en fut<br />

de même du côté de l'Inde, où le caractère arian s'était toujours mieux conservé. Une<br />

complète réunion territoriale de la contrée n'eut jamais lieu sous aucun prince<br />

brahmanique.<br />

En Chine, il en alla autrement, et c'est une nouvelle preuve de la répugnance du<br />

génie arian pour l'unité dont, suivant l'expression romaine, l'action se résume dans ces<br />

deux mots : reges et greges.<br />

1 Movers, das Phœnizische Alterthum, t. II, 1 re partie, p. 374. – I, Rois, 20, 24, 25.

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