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Arthur de Gobineau, Essai sur l’inégalité des <strong>races</strong> humaines, (1853-1855) Livres 1 à 4 259<br />

« Ce sont des hommes de néant et sans nom qui ont été abaissés plus* bas que « la<br />

terre. » (Job, XXX, I, 3-8).<br />

Les noms de ces sauvages sont sémitiques, s'il faut absolument employer<br />

l'expression abusive consacrée ; mais, à parler d'une manière plus exacte, les langues<br />

noires en réclament la propriété directe. Quant aux êtres qui portaient ces noms, peuton<br />

rien imaginer de plus dégradé ? Ne croit-on pas lire, dans les paroles du saint<br />

homme, une description exacte du Boschisman et du Pélagien ? En réalité, la parenté<br />

qui unissait l'antique Chorréen à ces nègres abrutis est intime. On reconnaît dans ces<br />

trois branches de l'espèce mélanienne, non pas le type même des nègres, mais un degré<br />

d'avilissement auquel cette branche de l'humanité peut seule tomber. Je veux bien<br />

admettre que l'oppression exercée par les Chamites sur ces misérables êtres, comme<br />

celle des Cafres sur les Hottentots et des Malais sur les Pélagiens, puisse être<br />

considérée comme la cause immédiate de leur avilissement. Qu'on en soit certain<br />

cependant, une telle excuse, trouvée par la philanthropie moderne à l'abrutissement et à<br />

ses opprobres, n'eut jamais besoin d'être invoquée pour les populations de notre<br />

famille. Certes les victimes n'y manquèrent pas plus que chez les noirs et les jaunes.<br />

Les peuples vaincus, les peuples vexés, tyrannisés, ruinés, s'y sont rencontrés et s'y<br />

rencontreront en foule. Mais, tant qu'une goutte active du sang des blancs persiste dans<br />

une nation, l'abaissement, quelquefois individuel, ne devient jamais général. On citera,<br />

oui, l'on citera des multitudes réduites à une condition abjecte, et l'on dira que le<br />

malheur seul a pu les y conduire. On verra ces misérables habiter les buissons, dévorer<br />

tout crus des lézards et des serpents, vaguer nus sur les grèves, perdre quelquefois la<br />

majeure partie des mots néc<strong>essai</strong>res pour former une langue, et les perdre avec la<br />

somme des idées ou des besoins que ces mots représentaient, et le missionnaire ne<br />

trouvera d'autre solution à ce triste problème que les cruautés d'un vainqueur<br />

despotique et le manque de nourriture. C'est une erreur. Qu'on y regarde mieux. Les<br />

peuples ravalés à cet infime niveau seront toujours des nègres et des Finnois, et, sur<br />

aucune page de l'histoire, les plus malheureux des blancs ne verront leur souvenir aussi<br />

honteusement consacré. Ainsi les annales primitives ne peuvent nous faire découvrir<br />

nos ancêtres blancs à l'état sauvage ; au contraire, elles nous les montrent doués de<br />

l'aptitude et des éléments civilisateurs, et voici de plus un nouveau principe qui se<br />

pose, et dont l'enchaînement des siècles nous apportera en foule d'incessantes démonstrations<br />

: jamais ces glorieux ancêtres n'ont pu être amenés par les malheurs les plus<br />

accablants à ce point déshonorant d'où ils n'étaient pas venus. C'est là, ce me semble,<br />

une grande preuve de leur supériorité absolue sur le reste de l'espèce humaine.<br />

Les Chorréens cessèrent de résister et disparurent. Dépossédés du peu qui leur<br />

restait par leurs parents, fils d'Ésaü, enfants d'Oolibama, Édomites 1 ils s'éteignirent<br />

devant la civilisation, comme s'éteignent aujourd'hui les aborigènes de l'Amérique<br />

1 Deutéron., II, 12 « In Seir autem prius habitaverunt Horrhæi quibus expulsis atque deletis,<br />

« habitaverunt filii Esaü, sicut fecit Israël in terra possessionis suæ, quam dedit illi « Dominus. »

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